Sunday, September 18, 2011

LE DISCOURS D'UN ROI

A la veille de la seconde guerre mondiale, le Roi Georges VI est incapable de parler sans bégayer. Pourtant, nous sommes à l'heure de la montée des périls, de la démocratie qui se diffuse par le biais de la TSF et face au tribun qu'est Hitler, le monde libre a besoin d'une voix.
Aidé d'un orthophoniste, Georges VI parviendra-t-il à surmonter son trouble ?



Le langage, c'est le pouvoir. Parler aisément en public est la force de bien des hommes politiques actuels, bien avant leur capacité à prendre des décisions. Dans le discours d'un roi, les bégaiements empêchent le futur Georges VI de croire en son destin, de se révéler un grand homme.

Ce film réussit le tour de force de nous tenir en haleine pendant près de deux heures avec une histoire banale, mais dont la grande force est de se mettre au niveau de l'humain. D'un côté, le futur roi arrogant, convaincu de sa supériorité et pourtant affecté d'une tare selon lui ; de l'autre son thérapeute, sans diplôme, mais nanti d'une expérience, acteur raté qui continue de mener sa vie...
La confrontation des deux est ordinaire, et d'emblée l'on ressent de l'empathie pour deux êtres que tout devrait séparer. Aucun effet mélodramatique ne vient accentuer cette rencontre, cette évolution...
Juste des images fortes, la séparation du roi et de son orthophoniste lors d'une promenade, superbement mise en scène.
Et des répliques qui font mouche "autrefois un roi pouvait se contenter de parader pourvu qu'il ne tombe pas de cheval".
Ou cet excellent "que dit cet homme ? (à propos d'Hitler).
Je ne sais pas, mais il le dit très bien."
Le discours d'un roi est donc comme vous l'aurez compris un excellent film qui mérite ses oscars. Il est le rappel qu'à un moment, le discours politique est devenu celui de la voix, puis celui de l'image.
Il est surtout un hymne aux gens affectés d'un trouble qui se surpasse.

BRAVO.

No comments: