Saturday, June 29, 2013

Le cinéma crèvera... Et il l'aura bien cherché. Ou pourquoi Abraham Lincoln, chasseur de vampires, est une grosse daube !

Il y a dans beaucoup de magasins ces bacs où l'on peut acheter X films pour 20, 30 euros...
C'est dans l'un d'eux que récemment, je puisai (erreur fatale !) Abraham Lincoln chasseur de vampires.

POURQUOI AI JE FAIT CA ?
Parce que j'attends des réponses pour un roman ?
Parce que je me dis que toi qui lis ces mots, tu n'as pas encore acheté CREATURE DU MIROIR ?
Parce que le plus débile de mes chats est grand-mère ?
Parce que j'ai perdu mon dernier match de tennis ? J'ai joué comme une brêle...

QUE NENNi !!!

En fait, l'idée de mélanger l'historique au fantastique est séduisante de prime abord. Je m'y suis attelé dans la Patte Gauche d'Atropos nouvelle parue aux editions RIVIERE BLANCHE, idem dans l'antho les MONDES DE MASTERTON où j'avais mêlé la première guerre et la famille Gray. Perso, je m'étais éclaté.

http://www.amazon.fr/Abraham-Lincoln-Vampire-Hunter-Benjamin/dp/B009S7U15U/ref=as_li_tf_sw?&linkCode=wsw&tag=petitehorreur-21
Bref, Abraham Lincoln démarre avec la mort de la maman d'Abraham tuée par un odieux vampire.
Lorsque son père meurt à son tour, l'adulte décide de la venger, il est recruté par un vampire qui entend tuer ses congénères... sauf qu'il ignore que c'est un vampire (mais nous on a compris car le mec met du baume solaire !! ah ah nous public intelligent, Abraham futur président, pas malin...)
Très vite, Abraham s'entraîne et devient un maître de la hache recouverte d'argent... Parce que le fond de l'histoire est tout de même que l'on devient vampire si l'on a une âme sombre. Les âmes pures se contentent de mourir.
Bon ce n'est pas le moment de rappeler qu'autrefois tout le monde devenait vampire (ce qui est débile mathématiquement parlant car en une semaine, vous compterez le nombre de vivants survivants), qu'ensuite on est passés par le vampire à la Ann Rice (on échange le sang, on devient vampire)

Abraham devient épicier, il rencontre sa future femme. La nuit, il dézingue des vampires avec des pouvoirs incroyables, il se sort de situations invraisemblables en combattant comme dans un jeu vidéo...

Oui, je sais on est dans un film de vampires et même si une demoiselle m'a dit la semaine dernière en dédicace que le vampire ce n'est pas du fantastique, là on est dans le délire de la surenchère visuelle...

Abraham Lincoln tue des vampires, il s'en sort... Waouh. Et après on le voit dans sa vie et...

D'un seul coup les scénaristes disent "oh merde, il a aboli l'esclavage" donc on rattache l'histoire du président, il fiche la paix aux vampires pendant quelques années, le temps d'avoir un enfant que les vampires tueront alors qu'ils auraient pu mille fois assassiner sa famille.

Ooops j'ai oublié moi de vous parler de la scène des chevaux pixellisés !! punaise quel chroniqueur minable je fais.
A un moment Abraham trouve une copine, mais le méchant vampire qui a tué sa mère l'apprend et Abraham doit le tuer, il va le combattre sur un troupeau de dadas excités. Le vampire va lui lancer un cheval, il va monter dessus ou le rattraper, j'ai pas saisi car je disais "pu... de br... quelle daube !!"
C'est d'un navrantissime nvrantesque (copyright Jess Kaan),
Bon sang...
Mais le fantastique c'est l'art de suggérer bandes de NAZES hollywoodiens !!!! Arrêtez de prendre votre public pour des débiles, des abrutis. Elle est nulle cette scène des chevaux !!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!

Donc après avoir tué le fils d'Abraham Lincoln, les vampires participent aux grandes batailles de la guerre de sécession dont Gettysburg.
Mais Abraham trouve la parade.
L'argent !!! aha ah; dES ARMES EN ARGENT TUERONT LES MORTS VIVANTS.

(je m'énerve)

Donc Abraham va attirer la horde des vampires dans un train diversion, il va les combattre sur le toit surtout (sans doute parce que se battre au grand air c'est revivifiant), ils vont mourir, la loco va passer un pont qui s'effondre et....

ENFIN ca se termine !!!!
Le générique est beau.

Il convient donc de conclure en disant c'était nul à chier. C'est grossier je sais. Mais là on touche le fond.
L'action, les gros effets pour faire oublier le scénar indigent.
Préférez le Dracula de Coppola, l'entretien avec un vampire de Ann Rice, je ne sais pas moi !!!

(PS SUR AMAZON les critiques sont bonnes !!! va comprendre Charles, Dylan Kévin !

Sunday, June 16, 2013

TRAILER CREATURE DU MIROIR

Voici le trailer de mon dernier roman...
Partagez sans modération.

Tuesday, June 11, 2013

Simetierre, Stephen King

Simetierre : définition d'un livre exceptionnel.

On oublie trop souvent qu'un livre réussi (à distinguer d'un livre à succès) est une rencontre entre un écrivain et son lecteur. Une communion d'âmes qui s'installe et rapproche deux êtres.
La connivence opères lorsque le thème développé par l'auteur est viscéral pour celui qui le reçoit.

Simetierre est de ces livres qui parviennent à prendre aux tripes, à susciter le malaise, l'empathie, la peur, à jouer sur le registre de l'émotion en nous confrontant à nous-mêmes.
Car Simetierre est outre un roman fantastique, une formidable oeuvre exacerbant notre rapport ambigu à la mort.
Moment tragique et d'égalité humaine, la mort est là, près de nous. Il suffit d'un rien pour qu'elle nous touche et bouleverse nos vies à jamais. On se souvient tous de la première mort qui nous a affecté, celle d'un proche, d'un animal.
Dans Simetierre, King va interroger ce rapport que nous entretenons avec cet instant T fatal et ce déni qui s'empare de nous lorsque survient cette tragédie.

Un bref résumé
La famille Creed s'installe dans une belle maison en bordure d'une route fréquentée par des camions...
Mais près de la maison se trouve un cimetière animalier alimenté par les enfants des alentours, et au delà de ce Simetierre, une terre où oeuvrent d'anciens Dieux capables de ramener à la vie ceux que l'on enterre dans leur domaine.
La mort du chat de la famille va être le déclencheur d'une tragédie pire encore.

Brève analyse d'auteur
Avant de lire le roman, j'avais vu le film et je pensais qu'il se suffisait à lui-même...
Mais là où l'image suggère, montre, impose des oeillères, les mots font naître la réflexion, la pensée...

Louis Creed, médecin, représente l'archétype du rêve américain, de l'homme qui s'est réalisé par lui-même. Après des études réussies grâce à une bourse (on reconnaît le côté """"social"""" de King qui a pas mal galéré dans sa jeunesse LIRE ECRITURE à ce propos), après avoir refusé la compromission avec un beau-père friqué, Louis obtient un poste à l'université, une véritable consécration.
Deux enfants, un garçon, une fille, une femme sensuelle et aimante, il est un homme comblé qui débute une nouvelle vie.
La rencontre avec son voisin Jud lui offre un père de substitution. Un ami.
Voilà donc posé le cadre.

Pourtant cette réussite presque insolente diront certains aigris va se trouver compromise par un événement anodin : la mort du chat de la famille Church.
Au risque de dévoiler une partie de l'intrigue, je dirais que King introduit le rapport à la mort par touches subtiles. D'abord un rêve prémonitoire, une rencontre avec un esprit qui le met en garde, le refus de Rachel la femme de Louis d'entendre parler de la mort à cause d'une tragédie l'ayant affectée dans son enfance... Et enfin l'acte guidé par le principe de précaution. On castre Church pour qu'il ne se fasse pas écraser, pour le protéger de lui-même, alors que dans sa précédente maison, on l'avait laissé en paix.
Las, la mort prend toujours. Et Church se retrouve tué alors que la famille de Louis est absente.

Aidé par Jud, poussé par ce "père", Louis va tomber dans le piège dressé par des puissances obscures. Il va découvrir un lieu étrange et magique, un lieu où il sent une présence...

King introduit ensuite l'idée que le retour des morts est fondamentalement mauvais. Outre l'odeur qu'il dégage, Church n'est plus que l'ombre de lui-même. Il suscite l'effroi, le dégoût viscéral. Louis, le gentil docteur, frappe l'animal, le tient à l'écart...
Il tolère la présence de la bête en essayant de reprendre une vie normale...

Il interroge sur le cimetière et découvre quelques uns de ses sombres secrets.

Après des moments heureux avec son fils, survient la tragédie (deux chapitres antagonistes d'une terrifiante efficacité), la mort de ce petit garçon que l'on avait aussi sauvé de la mort peu de temps auparavant, ce petit garçon dont on ne pouvait envisager la disparition... Il a la vie devant lui a-t-on envie de dire.

Lorsque survient la mort de Gage, King écrit avec une efficacité redoutable. On sent l'homme impliqué, concerné. Aucun effet littéraire, juste la facilité à mettre des mots sur la tragédie, la douleur de la perte... L'homme qui s'adresse à un lecteur qui a déjà vécu ce genre de drame. Les douleurs, les rancoeurs se réveillent car une mort révèle ce que les gens ont au fond d'eux.

Et même si les forces du bien tendent à empêcher Louis de commettre l'irréparable (le don de la fille de Louis, les révélations de Rachel), le Mal parvient à l'atteindre en l'incitant à ressusciter son enfant, même s'il envisage que celui-ci revienne mauvais. là encore, il va tenter de se protéger, mais la mort l'emporte toujours.
Ce n'est pas la bêtise qui t'a fait agir ainsi Louis, c'est l'excès de douleur.
Tel un Christ sur le point d'être exécuté, Louis va voler le corps de son fils enterré, souffrir dans son chair, accomplir son chemin de croix dans les marais... La rencontre avec diverses créatures évoque l'entrée dans les cercles infernaux...



Je n'irai pas plus loin dans mon récit car Simetierre, même si vous avez vu le film, est un livre qui mérite votre lecture. Un livre qui ne vous touchera pas de la même façon que vous ayez vingt ou trente ou quarante ans... Comme Duma Key dont je vous avais parlé, je commence à penser que certains livres nécessitent outre l'empathie, une certaine symbiose qui n'intervient qu'à des âges de maturité...

En conclusion, je dirai que Simetierre est de ces livres qui restent. Un livre qui vous invite à la réflexion, à l'introspection aussi. Bref pour moi, Simetierre est un chef d'oeuvre de la littérature fantastique contemporaine.