Thursday, October 24, 2019

La dernière licorneTobby Rolland

De Toulouse à la Turquie côté kurde en passant par Hong Kong, embarquez pour une aventure à la recherche de l'arche de Noé et des fabuleuses licornes.

Dans ce premier roman, Tobby Rolland met en scène des universitaires, des aventuriers sur les traces de la fabuleuse arche de Noé, et ce pendant que le parlement mondial des religions s'inquiète des conséquences de sa découverte.
C'est un roman sans temps mort, même si à la fin on aimerait que les chapitres s'étoffent pour accélérer le rythme. De rebondissement en rebondissement, de la France à l'Asie en passant par la Turquie, on sent l'auteur inspiré, on s'immerge dans l'ambiance.

C'est un roman qui évoque le Da Vinci Code avec ses complots, ses fausses pistes, ses invraisemblances, mais c'est surtout un roman dans la lignée des feuilletons de jadis... Quant à l'explication de l'arche de Noé, elle est tout simplement très engageante.

Pour moi une bonne découverte.

un livre qui mériterait d'être adapté au cinéma

Saturday, September 21, 2019

1984, Orwell

première de mes chroniques rapides

Dans une époque indéterminée, Winston travaille pour le ministère de la vérité. Il réécrit l'histoire au gré des aléas politiques et ce afin de toujours matérialiser la vérité prônée par le parti. Dans cette dictature en effet, rien ne peut aller à l'encontre de l'ombre de BIG BROTHER

1984 est un livre que tout le monde devrait lire.

>>>>> Ce qu'il dépeint, une société déshumanisée, où les classes pauvres se contentent de loisirs et d'informations en continu, où le pouvoir appartient au parti, où la contestation vaut élimination...

>>>> Les images générées : chaque jour dans ce monde on projette l'image d'un ennemi, difficile de ne pas repenser à ben Laden.

>>>>>>>> les valeurs débattues : la dictature qui ne fonctionne que parce que l'on coopére, l'impossible révolte dans un monde où l'on ignore qui est votre ami.

>>>>>>> ce qui pourrait bloquer le lecteur, une géopolitique un peu dépassée, un style parfois ardu.



Sunday, August 11, 2019

Radiations, Paul Merault, Ed Lajouanie

Fukushima, dernière catastrophe nucléaire en date...
Dans un Japon traumatisé, une organisation terroriste perpètre un attentat contre le métro.
Puis elle s'attaque à des dirigeants d'une société oeuvrant dans le nucléaire.
Arrivé au pays du soleil Levant, Jacques Maurel se retrouve embarqué dans une course contre la montre qui risque de le dépasser.


Radiations est un roman écrit sur un sujet brûlant :celui d'un terrorisme d'un nouveau genre.
Ici il est question d'une lutte contre un système défendant une technologie potentiellement meurtrière.
Certainement le futur du terrorisme en un temps où les idéologies révèlent leur vacuité.
Lutter contre des multinationales , combattre des systèmes attentatoires à la vie humaine deviendra probablement la nouvelle guerre du 21eme siècle; c'est forcé vu l'évolution de la situation actuelle.

On s'immerge rapidement dans Radiations.
Très vite, on se demande quels sont les objectifs de l'empire du Fugu, ce groupe terroriste ressuscité après la disparition de sa dirigeante et l'arrestation des membres les plus éminents. L'ombre d'Aoum, vérité suprême plane sur ce roman au rythme soutenu.
Quelquefois, on aimerait des chapitres plus longs, mais l'intrigue avance, révélant combien les technologies permettent de nous fliquer...
Tous les coups sont permis pour agir que ce soit du côté des terroristes reprenant les méthodes des autorités au final...

Paul Merault nous offre un suspens prenant et qui invite, le livre terminé, à la réflexion.


ALORS T AS ENVIE DE LE COMMANDER ??? CHEZ LEDITEUR




Friday, July 12, 2019

L'amour sur le Vif, Valery G Coquant

Vous vous souvenez de Paul et Virginie, de Roméo et Juliette, de Tristan et Yseult ?
Ils étaient portés par leur amour absolu, leur grand amour à une époque où on ne vivait que jusqu'à l'âge canonique de 40 ans.
Ils étaient éperdus..


Hélas, les temps changent, notre époque devient incertaine, pleine de sollicitations libérales et une certaine morale judéo-chrétienne a foutu le camp et avec elle l'hypocrisie de certains. Quand on pense qu'on admire les maîtresses du roi et qu'on voue aux gémonies les femmes libres.
On vit des relations plus ou moins passionnées, le mot rupture s'affiche. On cherche quelqu'un pour avancer et on rebascule

Claire et Gabriel ont un passé, un passif aussi.
Pourtant ils se rencontrent, tombent amoureux, et peu à peu l'amour s'étiole. Par des agressions extérieures, parce que le passé nous façonne (oh ils nous font rire les philosophes de facebook qui disent ne vis pas dans le passé, tu n'avanceras pas... un passé lourd vous englue, bande de tâches !)

Claire 35 ans, indépendante, un boulot qu'elle aime, un appart à elle.
Gabriel, la quarantaine passée, des expériences professionnelles, une carrière d'écrivain en dent de scie, un appart dans l'immeuble que possèdent Papa et Maman, la mamma, une mère un brin castratrice, une reine des abeilles qui régente son univers.

Un couple, c'est du compromis et peu à peu, nos deux amoureux s'affrontent pour des riens du quotidien, pour un territoire où il faut apprendre à vivre ensemble... Gabriel se rend compte qu'il doit changer, mais il y a des mais. On n'envoie pas sa mère bouler ainsi, un homme doit avoir un minimum de situation sociale... Quant à Claire, elle veut beaucoup, de la tendresse évidemment et l'amour d'un père qui lui a fait défaut, ce père qu'elle cherche à substituer dans sa relation amoureuse...

Valéry G Coquant écrit avec ses tripes, son coeur, sa colère, ses regrets, ses larmes. Plusieurs fois, je me suis dit qu'il exorcisait sa propre histoire, certaines de ses erreurs, de ses ratés, c'est l'amour vu par un homme qui s'efforce d'être honnête, qui reconnait ses faiblesses, qui a su analyser sa situation, on est loin des bourgeoises ou des bobos classiques, dépeintes par des auteures femmes comme si seules ces dames pouvaient exprimer ce qu'elles ressentent. Gabriel son personnage est la victime de son passé au même titre que Claire, ce sont des êtres malmenés par la VIE, par leur éducation. Ok ils ont une certaine réussite sociale, mais au fond il y a des manques, des regrets, une impossibilité à se poser... des fêlures de gosse
Ce qu'il y a d'appréciable dans ce roman, c'est que l'auteur ne rend pas son héros masculin supérieur à son personnage féminin, au contraire. Il porte sur elle un regard touchant, une sincérité et de l'amour malgré ce qu'elle lui impose. Quant à Gabriel, il souligne ses lâchetés, ses compromissions, ses échecs... Il est authentique.
C'est un roman qui une fois entamé ne se lâche pas. On le dévore parce qu'il est écrit avec franchise.
Et on se prend à rêver de pouvoir intervenir pour éviter certains travers...

D'ordinaire, la littérature blanche et moi, ça fait deux, mais là, ce livre chez un éditeur que je ne connaissais pas m'a emballé. Et vous, prêts à découvrir cette histoire qui pourrait être la vôtre ?

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Monday, June 10, 2019

Inexorable Claire Favan

Milo Leman était un enfant insouciant comme les autres, vivant sa vie de gamin entre papa et maman.
Jusqu'au jour où les policiers ont débarqué à la maison pour arrêter papa un braqueur de bijouterie.
Milo est alors devenu violent, c'était en maternelle.
Puis la vie a encore joué avec lui et...


Dans ce dernier roman, Claire Favan a délaissé les tueurs en série, les USA, elle situe son intrigue en France et nous parle de l'engrenage fatal qui amène à basculer.

Disons d'emblée que j'ai apprécié ce changement dans le registre de la romancière. Se remettre en question, offrir aux lecteurs un roman sur un thème nouveau, c'est la marque des grands. Certains auteurs se contentent de réécrire le même bouquin, de nous resservir du réchauffé pour plaire à une frange de lectorat boulet conservatrice, mais Favan a osé sortir des sentiers battus et nous offrir une intrigue plus intime, plus touchante encore.

Je vais juste faire des remarques sur un point : le début de l'intrigue et la réaction des personnels éducatifs face à la dérive de Milo. On croirait que l'équipe éducative n'a jamais entendu parler des infos préoccupantes, que l'on peut rédiger avec l'aval de la famille, lesquelles consistent à demander aux services sociaux d'aider les parents en difficulté. Cela se caractérise par des rencontres au cmp ou la visite d'assistantes sociales, et ne nécessite donc pas le recours à un psychologue privé comme dans le roman, voilà fin du point qui m'a fait tiquer. Point crucial néanmoins pour la suite.


Le personnage de Milo est un personnage qui frappe par sa justesse, il subit les coups de la vie, habite avec une mère dépassée. Celle ci va tout tenter pour l'aider, mais quand le sort s'acharne, les meilleures intentions ne suffisent plus. La vie c'est trop souvent avancer sans filet. très vite Milo va évoluer, faire ses premières conneries avec sa bande... Mais avant cela il y a eu des signaux à l'école, au collège... Un acte, puis un autre qui entraîne telle conséquence et le catalogage dans le registre délinquant.

C'est très bien écrit, amené par touches subtiles, certaines scènes dispensant de dialogues inutiles.
On sent une mère confrontée à la pression conjointe de la société et de son amour inconditionnel.
On se demande comment l'intrigue peut évoluer, est ce que Milo n'est pas entré dans une phase autodestructrice ?
Quant à sa mère, elle reste une figure forte dans la tempête.

Parce que jamais, même dans les pires tourments, elle ne tourne vraiment le dos à son fils...


inexorable, c'est une histoire de gens ordinaires qui se retrouvent confrontés du jour au lendemain à l'implacabilité de notre société, de nos jugements.

un regard sur une société individualiste et prompte à condamner...


Un très bon livre de Claire Favan. convaincant, sincère, écrit avec les tripes, une histoire plausible et du coin e la rue. une réussite quoi !

tu veux le commander ô lecteur de cette chronique ??
clique donc et aide un libraire indépendant, un livre lu c'est du qi qui revient et la preservation de l'humanité



Sunday, May 26, 2019

LES PROCHAINES CHRONIQUES

Je suis un peu en retard, mais mes suiveurs ne m'en voudront pas et puis ca n'arrêtera pas le monde !

BIENTÖT
CHRONIQUES DE

SINESTRA
UN BEL AGE POUR MOURIR
TOXIQUE
JE SAIS.

Sunday, March 24, 2019

Le Manufacturier, Mattias Köping, RING EDITIONS

Le Havre, des trafiquants de drogue qui ont gangrené certains quartiers, qui se sont partagés un marché et entendent le conserver.
Pour cela l'intimidation et le meurtre s'avèrent des arguments décisifs. Malheureusement pour eux ils se trouvent face à un flic sans limite Radiche.

Le dark web : cet envers du net, le libéralisme poussé à son paroxysme avec au menu meurtre, violences et toutes les déviances possibles. C'est l'espace de jeu du Manufacturier, un tueur sadique.

Les années 90, la Yougoslavie en pleine guerre civile. Meurtres de masse, violence, viols, exécutions, sommaire, nettoyage ethnique.



Difficile de résumer le Manufacturier, le second roman de Mattias Köping.

Commençons par parler de l'auteur. En deux romans, Köping s'est fait une place dans le thriller français (et je l'espère bientôt international). Sa marque de fabrique, aucune concession, une violence du quotidien qui heurte, secoue. Je me souviens d'un sujet de français au bac où Kafka disait la littérature doit être la hache qui brise la mer gelée en nous. Sauf que Köping, c'est pas la hache, c'est carrément le shrapnel, cette arme de salopard qui bousille, mutile. Avec Köping, on s'en prend plein les dents, on est touchés de partout, parce que l'auteur appuie là où ça fait mal, avec une distanciation suffisante pour nous laisser, juge, bourreau, lâche. La politique, la compromission, la veulerie humaine, tout transparaît dans son oeuvre.
Bref, c'est un auteur qui a des choses à raconter, qui interpelle son lecteur. Mais celui ci doit avoir le coeur bien accroché, car la violence est vue comme un insecte observé par un entomologiste, sous toutes les coutures.


Dans le Manufacturier, l'auteur suit les pas des victimes de guerre, femmes violées, enfants souillés, survivants. Les criminels pourront être châtiés par l'Europe, il n'en demeure pas moins que certains restent protégés dans leur pays. Et c'est là que le roman s'avère réaliste. Non, il n'y a pas de guerre civile sans conséquence, pas de haine qui s'éteint avec des accords de cessez le feu, sous une pluie de bombes.
Il dépeint une enquêtrice bien décidée à faire triompher la justice, quitte à se bousiller, à subir le martyre.
Des criminels de guerre sans remords, des hommes dépourvus d'empathie, pour qui la jouissance et/ou l'argent s'avèrent l'unique source d'intérêt.

L'intrigue, fort bien construite, va nous balancer d'une victime de guerre à un flic sans limite, Dirty Harry, en passant par une enquêtrice sur le fil du rasoir et enfin va nous emmener dans la tanière du Manufacturier qui prend un malin plaisir à mettre en scène ses meurtres. Ne vous inquiétez pas sur les noms des protagonistes, à la longue, ils deviendront des compagnons.

Les personnages ont leurs forces, leurs faiblesses, leurs convictions, leur empathie ou non.
Toute leur psychologie est amené par notes subtiles ou par des scènes qui vous riveront sur votre siège. C'est violent, c'est hyper violent (parfois trop de détails à mon sens), mais on est scotchés à son siège. On veut savoir comment tous ces combattants finiront par se rencontrer, s'ils se rencontreront d'ailleurs. On a l'impression d'être à la veille d'une guerre sans limite, mais une guerre sans vrai héros, jsute avec des guerriers, des soldats...

Et plus l'histoire progresse, plus l'intensité dramatique va crescendo.
Car le Manufacturier, c'est surtout cela : un roman sans temps mort, où les rebondissements se succèdent, une tragédie.
Certaines scènes vous prendront aux tripes (la pieta), d'autres vous feront grincer les dents, car la veulerie humaine est partout, car chez Köping, l'homme est faible ou tiraillé par des faiblesses insurmontables.



Avec le Manufacturier, Köping offre une nouvelle fois un TRES BON LIVRE, une histoire qui interpelle, nous secoue. Un livre très bien écrit avec un vocabulaire assuré et riche, un hommage à la langue française car il va passer du langage populaire au langage le plus élitiste...
La réalité est le pire des cauchemars, pas de doute là dessus.
Curieux de savoir où l'auteur nous emmènera la prochaine fois, en espérant qu'il saura nous instiller une émotion rédemptrice au travers de toute cette violence.



Friday, March 08, 2019

JE SERAI LE DERNIER HOMME DE DAVID COULON / EDITIONS LAJOUANIE


Il rentrait de chez sa maîtresse, elle a déboulé de nulle part, ils se sont battus, elle est morte et depuis il trimballe son cadavre...

Qu'est-ce qui fait qu'un roman fonctionne ou non ?
Certains vous diront le style, d'autres l'histoire, d'autres trouveront d'autres recettes miracle.


Dans Je serai le dernier homme, David Coulon met en scène un mec sur la touche. viré de son boulot, mal heureux en couple (je sépare volontairement), un mec complètement déphasé dans un monde agressif où les images vous assaillent, où la réalité économique vous rattrape.
Un mec ordinaire qui voit sa vie basculer définitivement un soir où il avait trop bu.
Pas de nom, pas de prénom, ce mec, c'est votre voisin, un frère, un ami, quelqu'un d'ordinaire, pas le genre qui compte dans une gare, mais un ouvrier qui a donné pour son boulot et à qui l'on propose un avenir sous forme de "prends ton pécule" et ferme ta g...
Le Coulon, il est social au sens où il se met à la portée de son héros, un homme qui subit ce monde fluctuant.
Autour de lui, la Normandie de la pétrochimie crève à petits feux, les usines ferment, mais elles continuent de tourner et on se demande comment...
En en même temps, son couple bat de l'aile, il a une mapitresse, il ne veut pas casser cette union avec sa femme.
Peut-être parce qu'elle symbolise des assises, à moins qu'il ne soit lâche...

C'est hyper réaliste, vivant, c'est l'empathie portée à son paroxysme par petites touches, subtiles.
Bref c'est brillant


et pour mettre en exergue ce héros , ce mec là où il ne fallait pas au moment où il ne fallait pas, Coulon utilise un style déstructuré, phrases courtes, rapides. Pensées coups de poignards, ciselés.
Des mots simples qui font mouche...

Et l'histoire me direz vous ?

L'histoire c'est un mec à la dérive dans une affaire démente, une perte des repères...
Un vrai thriller mais avec un fond et pas un tueur en série jouant une partition d'un obscur codex.
Non Coulon, c'est le roman policier au coin de la rue, mais un roman haletant, un hymne aux sans grades, aux mecs brisés, aux ouvriers

En résumé, JE SERAI LE DERNIER HOMME c'est plus qu'une bonne came. C'est un vrai roman avec un fond !
Bravo

Sunday, February 24, 2019

RAFALE / MARC FALVO / LAJOUANIE EDITIONS

Marc Falvo est un auteur du Nord qui a publié sous divers pseudo, ce qui fait que l'animal auteur est dur à traquer
On le connait comme Stan Kurtz, Bob Slasher....



Rafale, c'est l'histoire de Gabriel Sacco, homme de main d'un truand dans une cité de province. Un truand vieux de la vieille qui ne tiendrait pas face à des petits motivés... Sacco a une maitresse, il a perdu le contact avec sa gamine, ce n'est pas un intello, juste un mec ordinaire qui a conscience de ce qu'il est... Jusqu'au jour où le petit ami de sa fille disparaît...


Ce qui m'a attiré dans ce roman, c'est d'abord la couverture superbe, ambiance garantie.
Rafale, ce n'est pas une histoire avec un serial killer adepte de la mécanique quantique et des livres des prophètes; Rafale, c'est un roman plus simple, réaliste qui ferait une bonne adaptation en telefilm.

D'abord, il est écrit à la seconde personne du singulier, ce Qui surprend, mais qui marche carrément bien.
C'est ensuite un roman simple, populaire dans le sens noble, avec son langage, ses codes, avec des images qui percutent, des persos hauts en couleur (ah le croco, on se demande qui peut être ce mec un peu vicelard sur les bords ?) une galerie de personnages qu'on verrait bien dans le parrain, mais un parrain moins grandiloquent, un milieu assez glauque où on survit plus qu'on ne vit.
Et puis il y a ce antihéros de Gabriel à qui il arrive toutes les merdes possibles, qui essaie de bien faire, pour se retrouver sur le bord de la route souvent. Un personnage sympathique malgré ses antécédents, un personnage en quête de rédemption, de rachat, de changement...
Sauf que dans le milieu, on suit les ordres et basta...

Des rebondissements, du roman noir, ambiance femmes fatales, magouilles et mec pas très fute fute avec de la classe... Rafale, c'est un roman qui fait du bien dans la production actuelle, justement parce qu'il ne se prend pas la tête, parce que l'auteur a pris un panard à l'écrire, parce qu'il le communique ce plaisir.
Dévoré dans le train entre Arras et Lyon, je vous recommande vivement ce livre pour vous changer de la masse... Parce qu'uen histoire c'est surtout et avant tout du plaisir de vivre différemment...


ET POUR LE COMMANDER ?
ben allez là

Wednesday, January 30, 2019

GATACA / Franck Thilliez

Une étudiante assassinée dans des circonstances troublantes, des meurtriers qui font des dessins curieux avant de passer à l'acte et voilà la duo Franck Sharko Lucie Hennebelle embarqué dans une histoire sur fond de violence primitive.



Franck Thilliez est un auteur prolifique.
Plutôt qu'une biographie, je vous dirai juste ceci.
Quand j'ai commencé les salons en 2004/2005 je l'ai vu à Lens, attendant les lecteurs comme tous les écrivains méconnus puis il a émergé avec la chambre des morts et là, il n'a jamais pris la grosse tête, toujours un mot sympa pour nous autres la masse des auteurs anonymes. C'est un parcours de rêve que le sien : quitter son boulot d'ingénieur pour verser dans un monde difficile où les lecteurs vous attendent au tournant, Franck c'est un mec qui bosse énormément, qui fait des recherches et qui vous embarque dans ses histoires. Un mec qui y est arrivé à force de travail et aussi parce que des gens ont cru en lui.

Gataca m'a emballé disons le d'emblée.
L'intrigue mystérieuse vous embarque aussitôt et l'on a envie de savoir quel secret a percé cette étudiante assassinée.
Les rebondissements se multiplient, l'intrigue vous confronte à la science, à ses dérives, vous pose certaines questions.
De Paris à Lyon, en passant par le Brésil, les pistes se multiplient, les complots aussi...

En parallèle, l'intérêt de ce roman réside dans le duo Sharko Hennebelle personnages torturés (on les avait laissés à la fin du syndrôme E face à la disparition brutale et inexpliquée des jumelles de Lucie.)
Au fil du roman, l'intrigue les confronte à eux-mêmes, leurs faiblesses, leurs colères.
Rien ne leur est épargné tant d'un point de vue professionnel que personnel.
E t F Thilliez instille à son roman une authenticité liée à son souci du quotidien. On se plonge dans la vie des héros qui sont abîmés, fragilisés... Mais qui vont devoir surmonter leurs démons, parce que dans l'ombre, le Mal existe.
C'est un roman puissant, jusqu'à un dénouement plus qu'intéressant......

Bref l'un de mes meilleurs Thilliez,

Saturday, January 05, 2019

Le voleur d'ombres, Marc Levy

Ca y est : j'ai lu mon premier Marc Levy et je reviens vous narrer cette expérience littéraire (générique de x files on)

La musique vous indispose ? Coupez le générique de x files. Vous saviez qu'avant le main theme sur le cd, il y a un morceau caché ?
Euh oui mais je m'égare...


Tout d'abord, commençons par le commencement, le voleur d'ombres version poche c'est d'abord une couverture hyper soft, tendance murs dans une émission de Stéphane Plazza, il faut que tout le monde puisse s'installer. Une couverture qui ne laisse rien deviner du livre que vous allez lire sauf que ce sera tranquille. Un enfant avec béret, une ombre : diantre, qu'est ce qui m'attend ?

(évidemment mon stade neuneuterie se limite à ces quelques propos introductifs, en effet j'ai lu la 4eme de couv" et je sais qu'il va être question d'un homme capable de voler les ombres... oh oh !!)

J'ouvre le roman et je tombe sur la photo artistique de Marc Levy. Y a pas à dire, il est beau mec, le regard pétillant (normal vu son niveau de ventes de livres estimé à carton plein, un air baroudeur), bref le gendre idéal. Faut pas que je le montre à ma belle-mère parce qu'elle serait bien fichue de demander un échange avec votre serviteur. Normal j'ai le gros sourcil et le nez aquilin.



Je tourne deux pages et je découvre les fabuleuses critiques de ce roman que je m'apprête à lire... Niveau médias, Marc Levy, c'est la coqueluche dans le sens positif des gros médias... Lui, il ne met pas en avant le blog à Mimile... (normal vu qu'il cartonne cf supra, enfin lui il ne met rien, son éditeur met en avant ces critiques dithyrambiques, je rectifie. J'y reviendrai à la fin pour ne pas me gâcher la découverte de l'intrigue. En effet le lecteur est sans doute assez intelligent pour se forger une opinion.)
*

ET UNE CITATION SUR UNE PAGE Shakespeare
ET DEUX CITATIONS GARY

( waouh, c'est l'artillerie lourde ! Shakespeare le dramaturge, Gary le double Goncourt)

(là je pense à mon pote Valéry Coquant qui a écrit des livres sur Romain Gary, hop un peu de pub, de rien Valère !)

Waouh, on attaque...
Très vite le narrateur découvre qu'il peut voler les ombres de ses congénères et ainsi capter une partie de leur âme. Il est enfant, son père est parti le jour de sa première colle au collège... La vie est difficile à la maison, mais on ne rentre pas dans le détail. Evidemment ce pouvoir le terrifie d'autant que les ombres causent et lui demandent de faire le bien... C'est la marche à l'ombre (niveau blague je repasserai, je la dédicace à Fred Delgove qui lira ce billet avec un ou deux amis)

Donc il décide de ne pas s'en servir...ça vaut bien la peine de mettre en avant un argument fantastique pour l'occulter dans les pages suivantes... hmm.

Les années passent, notre narrateur a rencontré une fille Cléa (il était gamin, il se sont fait des promesses), mais il ne l'a pas revu (je sens qu'il va la retrouver eh eh.)
Notre narrateur a usé de son pouvoir malgré lui, mais de façon soft (on ne lit pas du King), il est devenu médecin quand son pote d'enfance végète dans la boulangerie familiale où il s'ennuie parce que justement il voulait devenir médecin. Purée, je vous jure !!!
Heureusement que notre narrateur va parler au père pour le convaincre de libérer/ délivrer son fils de ses fournils et de son talent pour les chouquettes et autres éclairs au café...

Je ne raconte pas toute l'intrigue. Le taf de médecin est pénible, dur d'entretenir une relation, de poursuivre des études de médecine (ça je n'en doute pas une seconde) , on va à la mer avec le pote, avec sa petite amie qui en pince pour le pote (mais rassurez-vous, tout le monde en est conscient et tout le monde se respecte). On retrouve des traces du passé, il y a des péripéties, des remises en question, mais ne vous inquiétez pas, la plage ce n'est pas la montagne, la seule hauteur c'est le château de sable...

Voilà, l'histoire se lit, c'est agréable sans être transcendant à mon sens, parce que le héros est passe-partout, il plaira à tous. Parce que chacun y trouvera une part de lui. Mais au niveau de l'argument des ombres volées, je me demande en quoi elles servent réellement l'intrigue, elles la facilitent, je ne dis pas le contraire... Et l'histoire finit bien. Forcément.


Alors, on se demande ce que j'en ai pensé. J'aime qu'un livre me secoue, m'oblige à m'identifier au personnage, mais là la magie de l'ombre n'a pas réellement opéré. Je l'ai vite lu car le style est fluide, sans emphase, en me disant que Marc Levy offre à son lectorat une promenade agréable, sans danger, sans remise en question. Une bonne lecture de plage en somme car à la fin de la journée, la marée emporte le château et rend aux lieux leur platitude et on retourne à sa vie, peinard.