Sunday, October 25, 2020

Il faut sauver le monde libre Mathieu Lainé

Mathieu Lainé est entrepreneur et professeur affilié à Sciences po, éditorialiste au point et au figaro; Ce livre, je l'ai reçu en service de presse car il m'intéressait très fortement. Voici la 4eme de couverture recopiée Les civilisations ne doivent jamais s'endormir sur leurs acquis. Pas plus qu'un autre, le monde libre et ses fondamentaux ne sont à l'abri. S'ils succombent, ce sera de nos propres failles, de nos déviances idéologiques, de notre lâcheté aussi. Pour éviter le pire, il est urgent de nous lever et de réveiller nos consciences. Il n'y a pas d'alternative. Il nous faut sauver le monde libre. L'aider à se réinventer, faire de ses vertus oubliées et des apports de la modernité le socle d'où s'élèvera notre destinée commune. Replacer, au coeur de toutes nos décisions, la solidarité et le souci de toutes les personnes humaines. Refonder notre pacte commun et revisiter nos identités à l'aune de ce qui doit toujours prévaloir, y compris face aux grands défis de notre temps : la liberté. Sauver le Monde libre : vaste sujet. Après un passage obligé par l'historique de nos démocraties, du statut de la personne, Mathieu Lainé va développer sa philosophie, à savoir que par monde libre, on entend un monde libéral. Débarrassé des carcans des lois trop strictes, de l'étatisme, un monde où l'on se déplace volontiers pour avoir une vie meilleure... Après avoir vanté "le président Macron, l'excellent Ministre de l'éducation Jean Michel Blanquer", il va tenter de nous démontrer que le monde occidental doit favoriser le marché, que celui ci est la seule possibilité de mettre un terme aux inégalités économiques... Disons le clairement, je lis ce genre de livre avec l'esprit ouvert. Lainé parle d'une crise affectant nos économies, nos sociétés (crise de représentativité, ascenseur social en panne) etc : il n'a pas tort, convenons-en. Il propose de regarder ce qui ne va pas pour aboutir à une réforme, là encore on ne peut qu"abonder. Le problème c'est que sa réforme passe par davantage de Uber, de libéralisation etc... Libérer des énergies d'entrepreneur... On croirait du Ronald Reagan, du thatcher... Et au traverser de la crise que nous vivons, sa théorie tombe un peu à l'eau. Les air b n b, les uber etc ont pâti de cette crise très fortement. De même les employés de ce genre de société réclament un statut quand M Lainé lui réclame la liberté d'investir, de multiplier les boulots. Il occulte le fait que l'administration relève de l'état pour normalement éviter la prévarication, il zappe les forces d'ancien régime où l'administration d'un ministère était à la charge de son ministre... Pour lui l'administration entrave, gêne. Ce serait elle seule la responsable de la paupérisation d'une partie de la population parce qu'elle bloque l'initiative. Il va ensuite s'attaquer aux nationalismes qui seraient responsables de cette situation, quand ils sont souvent une réaction à la mondialisation débridée. Quand les usines ferment, quand les services publics dans les zones les plus fragilisées reculent, le nationalisme progresse parce que le sentiment d'abandon est manifeste. Sur les gilets jaunes, il n'y a pas de prise en compte de cette France périphérique. Il nous parle d'entrepreneurs, mais il n'a pas un mot pour les assistantes maternelles, payées moins de 5 euros de l'heure !!! Idem des aides à domicile dont le quotidien est de trimer, de se déplacer pour des salaires pas mirobolants. Pourtant sans ces personnes, les entrepreneurs ne pourront pas exister non plus. Il parle de libéralisation des marchés quand la lecture du dernier numéro de la revue de l'AFIS évoque la protection des patients français par un marché contrôlé. En effet, en France, les faux médicaments n'ont pas encore réussi à pénétrer dans les officines pharmaceutiques en raison de notre spécificité. En ligne la majorité des médicaments vendus sont des faux. Sur l'éducation, Mathieu Lainé nous parle de son grand-père qui a pu monter l'échelle sociale et devenir médecin, il pense les réformes actuelles bonnes pour la France. Il s'insurge des 20 % d'illétrés avec raison, mais il zappe une fois encore que ce chiffre ne varie pas ou peu depuis les années 80. Il ne parle pas des écoles supérieures dont le coût prohibitif les interdit aux classes moyennes et populaires. Il ne parle pas de la nouvelle politique visant 75 % d'une classe d'âge à la licence. Or il y a de quoi dire sur cet universitarisation des études. Il défend ensuite l'idée d'une migration bonne pour l'Europe et leur pays par l'envoi d'argent.Mais il occulte le fait que la majorité des immigrés arrive sans formation, qu'ils occupent des postes subalternes et que leurs enfants, une ou deux générations plus tard, ne veulent pas de ces postes sans parvenir pour autant dans des proportions importantes à accéder à des postes autres. Je vais être clair, le collège est la première source de sélection, le lycée la seconde. Lorsqu'on lit des ouvrages sur la radicalisation, on se rend compte que les parents les mieux intégrés mythifient l'école et qu'il en ressort de la frustration. Au final, ce livre invite à la discussion, à la confrontation. Il y a une crise de la société française et je pense occidentale. Il n'y a jamais eu aussi peu de votants aux consultations électorales dans notre pays et dans les autres démocraties. A l'inverse l'agora devient virtuelle, mais sans contrôle. Si je vous dis demain qu'il suffit de boire son urine contre le covid je convaincrai des gens. Ce monde est en mouvement, mouvement due à des menaces écologiques de plus en plus prégnantes, menaces liées à des entités civilisationnelles qui ne partagent pas les mêmes valeurs. Si l'Etat gagne à être réformé, il faut pour cela agir avec de la responsabilisation (je suis d'accord, ) avec de la culture, avec de la lutte contre toutes les fraudes... Mais imposer les lois du marché à toutes et tous n'a pas fonctionné dans les années 80...

Saturday, October 17, 2020

Les Erythréens de Léonard Vincent

Ils déambulent dans des camps de migrants, hommes noirs et en groupes... Ce sont les Erythréens... Mais que sait-on d'eux ? De leur pays ? Pourquoi viennent-ils en Europe ? Que fuient-ils ?
Après plusieurs décennies de lutte contre l'Ethiopie avec le soutien de la Chine, l'Erythree obtient son indépendance. Helas en 2001 peu après les attentats qui remodèlent le monde, leur dirigeant MAIS ISSAIAS AFEWORKI ferme le pays... Très vite, un système de dictature s'installe. Les jeunes sont emmenés dans des casernes pour servir le pays, d'autres fuient, certains disparaissent à la grande indifférence du monde. Le jeu politique devient à sens unique, les médias étrangers et les étrangers deviennent persona non grata. Dans les Erythréens, Léonard Vincent évoque cette tragédie en rapportant des témoignages de personnes ayant fui leur pays... La fuite à travers un pays militarisé, l'aide des Soudanais trop heureux d'encaisser une manne de la part de ces réfugiés, le périple à travers l'Afrique, l'esclavage mis en place par certains groupes politiques choyés de quelques uns de nos politiciens qui feraient bien d'ouvrir les yeux, les femmes violées, les morts il nous raconte sans ambages, ce que ces hommes et ces femmes ont vécu... Puis peu à peu on découvre une autre réalité : celle des camps de migrants aux conditions déplorables pour des individus n'ayant d'autre but que cette fuite. On va ensuite évoquer cette multitude d'opposants au dirigeant actuel, incapables de s'unir : de beaux discours confortablement installés en Europe... On retrouve ces immigrés qui par lassitude ou pour préserver leur famille aux pays acceptent d'être surveillés par une police politique et reversent une manne à la dictature... !! On aurait voulu des témoignages directs de ces migrants. 20 % de la population aurait quitté le pays dixit l'auteur, alimentant ainsi des maffias spécialisés dans la traite des humains... Ce livre nous interroge sur les migrations, sur l'interventionnisme dans certains pays mais pas dans d'autres. A l'heure où les propos anti occidentaux se multiplient par rapport à l'Afrique (néocolonialisme etc), il est à craindre que ce pays indépendant demeure loin des centres d'attention de nos médias qui ne peuvent y accéder... Léonard Vincent a tenté d'en parler, mais est-ce que cela suffira ?