Friday, December 28, 2012

INCURSION EN POLAR

Drôle de novembre décembre où j'ai délaissé mon genre de prédilection : le genre imaginaire. Peut-être par lassitude et aussi parce que la fantasy m'a gavé...

Ce bimestre : une incursion en polarie


Commençons avec PREDATEURS DE CHATTAM qui est l'un des maillons de son cycle de la vérité (avec le très bon la théorie Gaïa et le moins convainquant à mon avis Les Arcanes du Chaos.)



L'histoire, un conflit qui ne sera jamais nommé, un tueur qui met en scène ses exécutions et un flic de la Police Militaire bien décidé à l'arrêter jusque sur le champ de bataille. Dans l'enfer des tranchées, de la mitraille, l'enquête se déroule entre meurtres sauvages, manipulations, fausses pistes... Exécutions des enquêteurs par un tueur retors qui sait que dans l'armée on est frères d'armes avant tout. Un tueur qui sait que l'on peut compter sur la proximité avec les autres.
C'est emporté, mais j'ai eu du mal à rentrer dans cet univers où le conflit n'est pas nommé (je sais c'est du détail, la guerre est la guerre, mais là ça m'a un peu bloqué). Les premiers meurtres sont mis en scène de manière cinématographique et l'on retrouve le Maxime Chattam de la trilogie du Mal puis l'on voit arriver quelques revirements... Jusqu'au dénouement avec un tueur un brin philosophe qui m'a agacé... Un peu mitigé sur ce roman.

Vient ensuite HARPICIDE de Michel Vigneron que j'aurais peut être eu comme collègue si j'avais réussi le concours de la Police. :-)


Alors là, nous entrons dans le premier tome de la série l'Embaumeur initié par l'Atelier Mosesu. Après un passage par la Légion, Luc Mandoline est devenu Thanatopracteur, il officie aux quatre coins du monde car il déteste s'installer. Dans ce premier opus, il se rend en Guyane pour enquêter sur la mort d'un frère d'arme. Disons le d'emblée, le ton est posé. Mandoline est un type efficace dans tous les sens du terme, il ne s'embarrasse pas de morale. Le langage est cru parfois, la réalité dépeinte l'est tout autant et elle est terrifiante, certaines scènes sont hyper hard. Vigneron qui bosse en Guyane nous dépeint un nouveau far west pillé par des Brésiliens exploités par des types sans foi ni loi, un far west où les populations locales sont empoisonnées par les orpailleurs illégaux à coup de substances rejetées dans les nappes phréatiques, un morceau de France sur laquelle la France n'a guère de prise et dont elle paraît se fiche alors qu'il s'agit d'un paradis écologique... Aidé de son frère d'arme Sullivan et flanqué d'Elisa, sa meilleure amie, Luc Mandoline va s'enfoncer dans l'enfer vert, cette jungle qui bouffe les corps. On sent le poisseux, on sent la sueur, mais on ne sort pas indemne de cette lecture. Il a placé haut la barre le père Vigneron, j'ai intérêt à bosser commun un malade sur mon opus... Sans flagornerie aucune, disons le clairement HARPICIDE VAUT LE DETOUR. J'ai même envie de dire qu'il est trop court. Hâte de lire les prochains tomes. Mandoline un héros récurrent à découvrir absolument !


DERNIER ROMAN LU : VERJAT et l'Affaire JC DE Valéry G. Coquant aux Editions Saint Martin.

Pareil une lecture qui file entre les pattes.
JC était un éditeur qui osait attaquer le politiquement correct. Bon évidemment, lorsqu'on le retrouve le crâne fracassé, les pistes ne manquent pas. Verjat est un flic devenu pragmatique avec le temps, un flic qui ne s'illusionne plus sur le monde qui l'entoure... Un flic qui sait qu'un fonctionnaire de police peut être plus facilement muté qu'un élu corrompu rejeté du monde politique par ses ouailles (vous y penserez n'est ce pas ?)... Bref Verjat va partir à la pêche aux indices. Et les pistes ne vont pas manquer, d'abord ce type clairement identifié... puis... Valéry G. Coquant est un auteur habile qui nous embringue dans différentes intrigues avec une culture impressionnante, mais aussi et surtout -j'en ai l'impression tout au moins - un homme en colère : cela se sent et il balance. Ras le bol de ces apparences, de ces illusions, du culte de la médiocrité... Le monde de l'édition, des bobos en prend pour son grade et ça fait du bien ! Et que dire des politiques locaux de Tourbaix,dans la proche banlieue de Lille ? On jubile , on savoure, on se délecte. Le temps du roman, on devient Verjat. Je crois que c'est le plus grand compliment que l'on peut faire à Coquant, à Vigneron.

Les gars, l'empathie pour le héros et le regret de poser le livre, rien d'autre ne compte...
Bon boulot.




No comments: