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28 semaines plus tard
Suite du redoutable « 28 jours plus tard » qui renouvelait le film de zombie, « 28 semaines plus tard » est un film au résultat mitigé.
Un court résumé : Londres, 28 semaines après l’épidémie qui avait transformé le Royaume-Uni en pays habité par des bêtes humaines avides de chair fraîche, la vie se réorganise. Sous le contrôle des forces américaines, une zone sécurisée voit le retour d’habitants. Postes de sécurité, gardes armés, tout est prévu pour que l’épidémie ne reprenne pas… Mais…
Si l’idée de confiner l’action à un Londres ultrasécurisé m’a d’abord paru excellente, certains ressorts scénaristiques m’ont semblé un peu gros voire balourd. On commencera par les enfants au centre de l’intrigue et qui parviennent à fausser compagnie à l’ensemble des militaires, à ramener la menace dans la place, puis à la contamination qui survient dans la foulée…
Le reste est pourtant très bon, la mise en évidence des mesures de sécurité qui se retournent contre les occupants américains, les tentatives pour enrayer le fléau, l’efficacité des « zombies ». Courant, hurlant, déchaînés, ils suscitent la terreur au même titre que ce Londres déserté où la nécessité de nettoyer toute trace d’infection oblige à détruire toute trace de vie…
Je vous passe la fin hyper prévisible à mon sens. Dommage car « 28 semaines plus tard » aurait pu s’avérer meilleur que sa préquel s’il était parvenu à nous offrir un but à poursuivre.
Night Watch :
Commençons par une mise au point ! Albin Michel présente ce livre comme un roman alors qu’il contient en fait trois novellas (= longues histoires). C’est certain que si on avait dit novella, ça l’aurait moins fait… Remarquez certains auteurs français présentent des ensembles de nouvelles comme roman… Alors pourquoi pas ?
Ceci étant…
Dans la Russie contemporaine, forces de la lumière et de l’ombre s’affrontent en veillant à ne pas briser l’équilibre établi des siècles auparavant. Cela au prix de nombreuses compromissions, d’intrigues. Mais quand des individus susceptibles de faire pencher la balance dans un sens ou l’autre apparaissent, alors la lutte reprend de plus belle…
Disons le d’emblée, j’avais vu le film Night Watch avant de lire le livre et… Non, ils n’ont rien à voir du tout, le livre étant absolument différent de l’œuvre cinématographique. Différent et supérieur ai-je envie de rajouter car Loukanienko renouvelle les mythes comme le vampire, les sorciers avec un savoir-faire indéniable. Pas besoin de nous en mettre plein les mirettes avec de la pyrotechnie à la noix, cette lecture revigore le lecteur, le plonge dans des réflexions politiques, sur la nature du bien et du mal… Le sense of wonder est russe, qu’on se le dise. On plonge dans cette Russie où le luxe tapageur côtoie la misère, où les vieilles banlieues héritées de l’époque soviétique font encore partie du paysage. Loukanienko est efficace, ses héros sont remplis de doutes, d’incertitudes… Bref, il y a un véritable background dans cette œuvre et j’ai réellement adoré. Ayant à peine commencé le Day Watch, je peux dire que pour l’heure, l’ouvrage paraît encore supérieur…
Le Fléau de la Nuit de Graham Masterton
Ultime volet de la trilogie des guerriers de la nuit, Masterton nous offre un très bon roman. L’histoire commence avec le viol d’un violoniste Stanley en pleine rue par un homme masqué… Très vite Stanley se rend compte que quelque chose ne tourne plus rond en lui. Outre la difficulté à surmonter cet épisode traumatisant, notre héros réalise qu’un mal l’affecte. En effet, le Fléau de la Nuit est en lui, attisant des pulsions morbides ou sexuelles… Peu à peu, son univers se désagrège ; réalité et rêve finissant par se confondre.
Sur sa route, Stanley va croiser d’autres personnages dont Springer, l’envoyé d’Ashapola…
Je vous passe le résumé intégral de l’histoire. Ce Masterton m’a plu car il a vraiment su éveiller en moi de l’empathie avec ce héros fragilisé par le viol. Utilisant la psychologie et la subtilité, Masterton convainc son lecteur et présente un autre aspect de son talent. Car je le dis Masterton a du talent. Il vous écrit des histoires agréables, plaisantes pour les amateurs de sensations fortes, du très bon roman de gare et il en faut… Ce n’est pas le chantre du fantastique gnangnan ou hyper référencé qui fait gloser quelques cercles littéraires…
Mêlant l’histoire, la violence, le sexe et les guerriers de la Nuit, ces super héros aux pouvoirs extraordinaires, Masterton se renouvelle de façon agréable et on dévore ce Fléau de la Nuit. Juste un regret, un certain deus ex machina qui gâche un peu la lecture. Pour le reste, vous pouvez lire « c’est du bon », de la même veine que Démences ou le Portrait du Mal.
Des genres de l'imaginaire au policier, ne laissez pas la vilenie et la bassesse du monde vous contaminer, ouvrez votre esprit, votre âme.
Monday, July 27, 2009
Sunday, July 12, 2009
Une semaine de réflexion...
4/ 07 .... 11/07
Une semaine, sept jours, peu de temps à vrai dire, mais tellement de choses se sont passées. J'ai essayé de méditer sur le statut d'auteur d'imaginaire en 2009, en France.
Le 4, relevé des mails : un support en ligne accepte l'un de mes textes. La journée commence plutôt bien. Il est clair que le online ne vaut pas la publication papier, enfin pas encore. Mais ce t(s)ex(e)te, cela faisait un bout de temps qu'il traînait et s'il permet à quelques personnes de passer un bon moment, tant mieux.
L'après-midi, je participe à la nuit du livre d'Esquelbecq, charmant village près de Wormhout ou de Bergues qui se trouve en Flandre, on le rappellera pour les fans du Sieur Boon... Esquelbecq est un village agréable, typé, qui peu à peu, à l'instar de Redu en Belgique, est devenu un village du livre. C'est charmant, les gens également. Le Flamand y revient en force... L'organisation a été à la hauteur de l'événement et les stands sont déjà prêts. De 15 h à 00H, je prends part à cette grande fête avec l'espoir de faire connaître mes livres. Malheureusement pour moi, le fantastique ne fait pas recette, voire suscite l'hostilité. Quand on vous dit, "rien qu'à la couverture, je sais que je ne vais pas aimer," comment voulez-vous ne pas être dépité ?
Début de ma réflexion, l'imaginaire, ce n'est plus côté, ou alors lorsqu'il se pare de voiles tel certains auteurs dont Marc Levy et son "Et si c'était vrai ?". Que Balzac, Maupassant ait donné à la littérature ses lettres de noblesse avec des textes de fantastique (la peau de chagrin, la peur, le Horla), relève du passé...
Un Maupassant adapté à la télé, c'est une tranche de son siècle... Jamais autre chose...
Idem des grands films qui séduisent mais dont l'on renie le genre fantastique/SF. Pour avoir interviewé des redacs chefs de revue d'imaginaire dans différents pays d'Europe pour le compte de Galaxies (travail que j'arrête pour des questions de disponibilité), je sais que le phénomène est généralisé, mais curieusement l'esprit de certains français est plus que borné... Ah si je savais écrire directement en anglais...
Bon faudra peut-être aussi que je songe à me distancier des genres sff le constat s'impose...
Par chance, malgré quelques désagréments, je savoure cette nuit du livre d'Esquelbecq avec un repas succulent !!!! et des contacts dont je reparlerai ultérieurement...
Le 5, retour à la maison, crevé. Et dépité car mes ventes m'ont sapé le moral. Je pense aussi à l'éditeur qui a envoyé ses livres et dont je n'ai pas été un digne ambassadeur à mon sens. Quoique le libraire m'ait promis de mettre l'un des livres en avant... Wait and see !
Le 6 : relevé des mails, un mag américain me refuse "Triangulaire" , je n'y croyais pas trop car ce texte n'est pas horreur tel qu'on l'entend actuellement (soit dit en passant, le Sawisation de l'horreur me désole! Torturer, mutiler, ce n'est pas l'horreur, c'est la réalité affligeante de notre monde), mais Triangulaire est l'un de mes meilleurs, je le pense...
Puis je découvre qu'un autre support reporte la sortie sine die d'une de mes nouvelles...
La semaine s'écoule, j'écris (correction du roman et une nouvelle de dingue). Je m'écarte de différents forums, me désincris... Je soumets un texte coécrit avec mon pote Antoine, ma béquille, à une revue.
Je continue de lire Loukanienko et son night watch, l'univers m'emballe, riche ancré dans le contexte russe. Je commence le choeur d'enfants maudits de Piccirelli. Pas mal pour l'heure, univers complètement barré, trop peut-être ? Je me demande si ce genre de texte sortirait en France s'il émanait d'un auteur inconnu...
Un peu partout des éditeurs annoncent qu'ils ferment les soumissions spontanées. En fait, je ne suis guère surpris. Les manuscrits affluent, les ventes s'écroulent un peu partout. La faute à la crise, à la surproduction, à la concurrence des nouveaux loisirs (jeux video, jeux en ligne, tchat), aux dépenses liées aux nouvelles technologies (un forfait portable, quelques gadgets pour le portable, un forfait internet et vous arrivez vite à 50 EUROS soit presque 350 francs !), au marché de l'occase aussi ?
La durée de vie des livres en librairie diminue dangereusement et sans une mise en place efficace lors de la sortie, vos livres ont peu de chance de figurer dans les rayons... La chaîne du livre : un modèle économique à repenser ?
Bref, la situation n'est pas glop du tout. Le marché du livre se porte bien disait je ne sais plus quel magazine, vers le mois de mars.
Une hérésie, les redressements judiciaires de grands noms incitent à la méfiance. Sans compter que le marché se porte bien pour quelques rares auteurs...
Ca fait quelques semaines voire deux mois que je sais que mon recueil ne se fera pas... J'ai renoncé à l'idée d'une carrière dans l'écriture, je le dis sans déprime, tranquillement, je publierai peut-être quelques textes ici et là, peut être un ou des romans, mais malgré ma bonne volonté, le travail, je n'ai pas la productivité requise...
Tel Cesbron, je pense qu'il faut avoir un travail à côté pour payer les factures et subvenir à sa famille.
En conclusion, que dire ?
Jeunes auteurs, si vous voulez écrire, écrivez, mais arrêtez de croire au mythe de l'artiste maudit ou de l'écrivain, artiste dans la société. Vous avez plus de chance de réussir au travers d'émissions de téléréalité surtout si vous vous déssappez, dans le X voire le XX. Bossez, levez vous le matin et allez au boulot, puis le soir venu transformez vous en auteur, soyez sincères en évoquant la réalité, bossez encore et encore. Mettez du temps à pondre votre roman, à en accoucher. Evitez les genres de l'imaginaire ou alors pour le fun, lorsque vous serez devenu une valeur.
C'est tout le mal que je vous souhaite.
PS : Vous remarquerez que sur ces photos, ( je ne me lance pas dans le X voire le XX,) mais que j'arbore mon superbe t shirt où Spiderman se transforme en Venom. un symbole ? :-)
PS 2 : ce serait génial d'avoir de fidèles abonnés de ce blog crénom :!!!!!!!!!!!
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