Un couple qui visite un asile désaffecté, un carnet griffonné par une petite fille et laissant apparaître autant d'histoires à dresser les cheveux sur la tête : voici les Contes d'Amy de Frédéric Livyns, preuve que les Belges peuvent aussi écrire et non simplement faire de la BD ou cuisiner de la bonne carbonnade. (ceci est une blague entre l'auteur et moi)
Sous une magnifique couverture de Jimmy Kerast se cache un très bon recueil de nouvelles en format poche qui plus est.
Si l'on regrettera quelques concordances de temps ratées et des coquilles qui auraient pu disparaître, si le lien entre la visite de l'asile et le carnet d'Amy aurait gagné à être renforcé (voilà pour le négatif à mon sens), disons le clairement Frédéric Livyns possède un réel talent de conteur.
Il vous emmène par la main et vous plonge dans des ambiances hétéroclites où surgissent des thèmes parfois récurrents comme la séparation, la mort tragique, la peur qui naît d'une situation banale. L'atmosphère est parfois pesante, oppressante et on se délecte de ces petites histoires que l'on pourrait se raconter devant une cheminée un soir de novembre ou d'hiver.
Livyns a su retrouver l'esprit des veillées inquiétantes et on lui en saura gré. Pas d'artifice, juste un fantastique qui se déploie peu à peu. Le Fantastique le plus efficace qui soit, celui de l'ambiance.
Bien sûr comme dans tout recueil de nouvelles, des textes vous parleront plus que d'autres. Personnellement, j'ai beaucoup aimé Cimetière, la véritable nature de l'homme, le village maudit, la forêt : du bon fantastique classique et prenant.
J'attends avec un intérêt sincère les prochaines oeuvres de Frédéric car je suis curieux de découvrir ses romans.
EN TOUT CAS LES CONTES D'AMY VAUT LE DETOUR.