Adam est membre de l'ASL, une force d'opposition à Bachard El Assad...
Il doit fuir la Syrie avec sa famille.
Bastien Miller est un flic muté à Calais où il découvre la jungle.
Des milliers de kilomètres, et pourtant leur destin vont se croiser.
Lorsqu'Olivier Norek a annoncé qu'il voulait écrire un roman sur la jungle de Calais, j'ai craint le pire.
Idem quand sur sa biographie, il est écrit qu'il a oeuvré dans l'humanitaire.
En effet soyons clairs, Calais, ce n'est pas un sujet simple. Il y a autant de points de vue qui s'affrontent, de la détresse humaine d'un côté, une région qui voit ce passage de migrants( des aires d'autoroute fermées sur l'A26 de Arras jusqu'à la Côte, des citoyens excédés, d'autres accueillants.), des salopards qui s'engraissent, un état plus ou moins défaillant.
Passées les premières pages, je peux dire que Norek a su dissiper mes craintes.
Entre deux mondes est un roman efficace, sans concession.
Il va adopter une pluralité de points de vue bienvenus, SURTOUT EN CES TEMPS. Montrer que chaque homme, chaque femme de l'histoire est différent, un individu. Il va aussi nous montrer ces personnes qui fondent la jungle, humanitaires, groupuscules, passeurs, hommes à la dérive, êtres au passé trouble.
Moins violent que Michel Vigneron, mais sans concession néanmoins, Olivier Norek montre la violence endémique qui règne dans ce camp de fortune, les viols des mineurs, les menaces, la peur, les dérives dans le camp et dehors...
L'écriture est d'une fluidité absolue, ciselée, les chapitres s'enchaînent et on a envie de savoir si Adam apprendra la vérité, qui est Kilani ce petit garçon mutilé qu'il a sauvé des Afghans.
En même temps que Bastien, on perçoit que ce camp appartient à l'Histoire, qu'il modèlera la cité des bourgeois à jamais.
Comment rester insensible à ces histoires personnelles ? Mais aussi comment ne pas léser une population déjà fragile sur place ? Certains objecteront que les Calaisiens sont nantis, mais le sont-ils tant par rapport à nos élites ???????????
Lorsqu'on sait que le camp de Grande Synthe fut incendié par certains migrants, qu'à Norrent Fontes, une bagarre causa un mort à cause de passeurs, les faits révélés par Norek prennent un jour nouveau.
Et que dire du terrorisme qui se nourrit du terreau fertile de la misère, de la frustration, de la détresse psychologique ?
D'un autre côté on se dit que tous ces hommes, ces femmes rêvant de YOUKE, l'Angleterre, se leurrent. Sont leurrés. Par les passeurs, les médias... Mais ils s'avèrent les rouages d'une société déglinguée, de pays à la dérive...
Leur migration est une ultime tentative pour fuir un quotidien brisé, par la guerre, par une économie désastreuse.
Personnages sincères, intrigue prenante, roman à l'oeil acéré sur la réalité, alternant le passé simple (merci parce que ras le bol de lire des romans au présent) et le présent de narration, Olivier Norek offre avec ENTRE DEUX MONDES son roman le plus abouti, le plus socialement ancré. Un roman pétri d'humanité. BREF UN CHEF D OEUVRE.
Des genres de l'imaginaire au policier, ne laissez pas la vilenie et la bassesse du monde vous contaminer, ouvrez votre esprit, votre âme.
Sunday, October 29, 2017
ENTRE DEUX MONDES / OLIVIER NOREK
Sunday, October 01, 2017
Carrières Noires, Elena Piacentini
3 femmes de ménage nature qui rêvent d'acheter une maison pour leurs vieux jours.
Une sénatrice ignoble qui tient son monde au moyen de dossiers compromettants.
Des enfants disparus dans les carrières sous Lézennes.
Une ombre qui rôde...
Lorsque Pierre Arsène Leoni découvre le corps de Justine Maes, il est loin de se douter qu'il vient de mettre un doigt dans une enquête dangereuse.
Le polar est un art du réalisme, dépeindre les personnages, instiller leur caractère à coups de petites touches subtiles, c'est ce qui révèle un vrai auteur, son talent.
Et après avoir refermé ce Carrières Noires, je peux vous garantir qu'Elena Piacentini a du talent à revendre.
Son histoire se déroule dans la banlieue de Lille, mais personne n'oserait lui jeter à la figure que c'est uniquement un polar "régional", parce que ses protagonistes, si elles sont typiquement nordistes, représentent aussi des gens que l'on peut côtoyer, des gens que certains qualifieraient de rien (eh Manu, tu descends de ton piedestal ?), mais qui sont beaucoup. Marquées par la vie, par la famille, effectuant leur boulot pénible au jour le jour en attendant la retraite. Rêvant. De même, ses politiciens représentent une certaine conception des autorités. Carriéristes forcenés, ignobles, personnages pour lesquels l'homme est un loup pour l'homme. J'ai noté une réplique sur le coût des costumes d'un candidat à la présidentielle (et pourtant la première édition date de 2012), sur ses frasques sexuelles, preuve que certains se prennent pour le roi soleil. Quant à ses flics, ils ont leur part d'ombre, leur humanité mise à mal au gré des événements.
Son héros corse évoque un roc fissuré depuis la disparition de son épouse, vivant chez une grand-mère, personnage tutélaire, ombre pleine de sollicitude. Ce qui est marrant, c'est qu'à force, on n'a plus besoin de lire les traductions des phrases en corse car elles coulent de source.
Ca sonne juste. L'intrigue est prenante, avec des coups de théâtre, des enquêteurs se démenant. Des évidences qui n'en sont pas.
Non, ce n'est pas un thriller, mais un très bon policier, une peinture de notre société. UNE HISTOIRE QUI VOUS RESTERA LORSQUE VOUS L'aurez terminé.
D'autres aventures de Pierre Arsène Leoni ont vu le jour, je vais me faire un plaisir de les découvrir;
POUR COMMANDER CET OUVRAGE (je décide en ce jour de ne plus donner de liens amazon c'est par ici
Une sénatrice ignoble qui tient son monde au moyen de dossiers compromettants.
Des enfants disparus dans les carrières sous Lézennes.
Une ombre qui rôde...
Lorsque Pierre Arsène Leoni découvre le corps de Justine Maes, il est loin de se douter qu'il vient de mettre un doigt dans une enquête dangereuse.
Le polar est un art du réalisme, dépeindre les personnages, instiller leur caractère à coups de petites touches subtiles, c'est ce qui révèle un vrai auteur, son talent.
Et après avoir refermé ce Carrières Noires, je peux vous garantir qu'Elena Piacentini a du talent à revendre.
Son histoire se déroule dans la banlieue de Lille, mais personne n'oserait lui jeter à la figure que c'est uniquement un polar "régional", parce que ses protagonistes, si elles sont typiquement nordistes, représentent aussi des gens que l'on peut côtoyer, des gens que certains qualifieraient de rien (eh Manu, tu descends de ton piedestal ?), mais qui sont beaucoup. Marquées par la vie, par la famille, effectuant leur boulot pénible au jour le jour en attendant la retraite. Rêvant. De même, ses politiciens représentent une certaine conception des autorités. Carriéristes forcenés, ignobles, personnages pour lesquels l'homme est un loup pour l'homme. J'ai noté une réplique sur le coût des costumes d'un candidat à la présidentielle (et pourtant la première édition date de 2012), sur ses frasques sexuelles, preuve que certains se prennent pour le roi soleil. Quant à ses flics, ils ont leur part d'ombre, leur humanité mise à mal au gré des événements.
Son héros corse évoque un roc fissuré depuis la disparition de son épouse, vivant chez une grand-mère, personnage tutélaire, ombre pleine de sollicitude. Ce qui est marrant, c'est qu'à force, on n'a plus besoin de lire les traductions des phrases en corse car elles coulent de source.
Ca sonne juste. L'intrigue est prenante, avec des coups de théâtre, des enquêteurs se démenant. Des évidences qui n'en sont pas.
Non, ce n'est pas un thriller, mais un très bon policier, une peinture de notre société. UNE HISTOIRE QUI VOUS RESTERA LORSQUE VOUS L'aurez terminé.
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