Cette semaine était marquée du sceau de l'Histoire et de l'emprise de l'image sur notre société.
France 2 avait en effet choisi de diffuser les deux premières parties d'un documentaire intitulé Apocalypse.
http://programmes.france2.fr/apocalypse-seconde-guerre-mondiale/
Par des images efficaces et des commentaires pertinents, la chaine a offert à ses spectateurs un documentaire d'une très grande qualité, l'occasion pour tous de voir la guerre autrement que comme des documents en noir et blanc, appartenant à une autre époque. Les images tirées de la propagande nazie montrait cette interaction stupéfiante entre Hitler et son peuple et l'on comprend mieux les ressorts de la tragédie qui se noua. D'autres visions d'horreur (cadavres mutilés, ruines) rappelaient la dureté de cette guerre, la négation de l'humanité qu'elle érigea en étendard et cette remise en cause des valeurs morales qu'elle provoqua. Une occasion de ne pas oublier, de passer le flambeau de la mémoire à nos enfants, un peu à l'instar du texte de Johan Héliot dans l'anthologie Pouvoirs critiques chez Nestiveqnen où un androïde est chargé de commémorer le souvenir d'une guerre.
A l'opposé de ce souvenir, cette semaine fut marquée également par l'histoire plus récente : les commémorations du 11 septembre 2001.Cette histoire là, nous l'avons tous vu en direct, un attentat médiatisé. Ces avions qui s'écrasent sur les Tours, cette sensation de monde qui s'effondre... Du monde occidental, j'entends.
Le 11 septembre est une date que je ne peux plus appréhender normalement. Lorsque je la lis, lorsque je la vois, je me souviens et je n'oublierai pas. Je me souviens également du naturel soutien que les auteurs de l'Oxymore avaient apporté à leur confrère d'outre atlantique à l'époque. Parce qu'une solidarité naturelle s'était fondée...
L'histoire est aussi notre présent et l'on ne peut que recommander la lecture du National Geographic de septembre avec un reportage bouleversant sur la Somalie. Entre milices et clans, la population de la corne de l'Afrique n'en finit plus de subir la violence quotidienne. Comment vivre normalement quand des milices vous proposent 10 fois le salaire d'un pêcheur pourvu que vous rejoigniez leurs rangs ? Pourtant au nord dans le Somaliland, la paix paraît vouloir régner, mais la communauté internationale refuse de reconnaître cette entité comme état indépendant. Depuis l'intervention hypermédiatisée des Américains en 93 suivie de leur départ après la perte de 19 soldats les 3 et 4 octobre à Mogadiscio, morts suivies d'images montrant des foules exhibant les cadavres des militaires, ce pays sombre...
La différence avec la guerre 39 / 45, c'est que désormais nous savons tout de ce qui se passe dans le monde, au moment où les événements se déroulent. Nous n'avons plus le privilège de l'ignorance, mais le fardeau de la culpabilité.