Wednesday, January 30, 2019

GATACA / Franck Thilliez

Une étudiante assassinée dans des circonstances troublantes, des meurtriers qui font des dessins curieux avant de passer à l'acte et voilà la duo Franck Sharko Lucie Hennebelle embarqué dans une histoire sur fond de violence primitive.



Franck Thilliez est un auteur prolifique.
Plutôt qu'une biographie, je vous dirai juste ceci.
Quand j'ai commencé les salons en 2004/2005 je l'ai vu à Lens, attendant les lecteurs comme tous les écrivains méconnus puis il a émergé avec la chambre des morts et là, il n'a jamais pris la grosse tête, toujours un mot sympa pour nous autres la masse des auteurs anonymes. C'est un parcours de rêve que le sien : quitter son boulot d'ingénieur pour verser dans un monde difficile où les lecteurs vous attendent au tournant, Franck c'est un mec qui bosse énormément, qui fait des recherches et qui vous embarque dans ses histoires. Un mec qui y est arrivé à force de travail et aussi parce que des gens ont cru en lui.

Gataca m'a emballé disons le d'emblée.
L'intrigue mystérieuse vous embarque aussitôt et l'on a envie de savoir quel secret a percé cette étudiante assassinée.
Les rebondissements se multiplient, l'intrigue vous confronte à la science, à ses dérives, vous pose certaines questions.
De Paris à Lyon, en passant par le Brésil, les pistes se multiplient, les complots aussi...

En parallèle, l'intérêt de ce roman réside dans le duo Sharko Hennebelle personnages torturés (on les avait laissés à la fin du syndrôme E face à la disparition brutale et inexpliquée des jumelles de Lucie.)
Au fil du roman, l'intrigue les confronte à eux-mêmes, leurs faiblesses, leurs colères.
Rien ne leur est épargné tant d'un point de vue professionnel que personnel.
E t F Thilliez instille à son roman une authenticité liée à son souci du quotidien. On se plonge dans la vie des héros qui sont abîmés, fragilisés... Mais qui vont devoir surmonter leurs démons, parce que dans l'ombre, le Mal existe.
C'est un roman puissant, jusqu'à un dénouement plus qu'intéressant......

Bref l'un de mes meilleurs Thilliez,

Saturday, January 05, 2019

Le voleur d'ombres, Marc Levy

Ca y est : j'ai lu mon premier Marc Levy et je reviens vous narrer cette expérience littéraire (générique de x files on)

La musique vous indispose ? Coupez le générique de x files. Vous saviez qu'avant le main theme sur le cd, il y a un morceau caché ?
Euh oui mais je m'égare...


Tout d'abord, commençons par le commencement, le voleur d'ombres version poche c'est d'abord une couverture hyper soft, tendance murs dans une émission de Stéphane Plazza, il faut que tout le monde puisse s'installer. Une couverture qui ne laisse rien deviner du livre que vous allez lire sauf que ce sera tranquille. Un enfant avec béret, une ombre : diantre, qu'est ce qui m'attend ?

(évidemment mon stade neuneuterie se limite à ces quelques propos introductifs, en effet j'ai lu la 4eme de couv" et je sais qu'il va être question d'un homme capable de voler les ombres... oh oh !!)

J'ouvre le roman et je tombe sur la photo artistique de Marc Levy. Y a pas à dire, il est beau mec, le regard pétillant (normal vu son niveau de ventes de livres estimé à carton plein, un air baroudeur), bref le gendre idéal. Faut pas que je le montre à ma belle-mère parce qu'elle serait bien fichue de demander un échange avec votre serviteur. Normal j'ai le gros sourcil et le nez aquilin.



Je tourne deux pages et je découvre les fabuleuses critiques de ce roman que je m'apprête à lire... Niveau médias, Marc Levy, c'est la coqueluche dans le sens positif des gros médias... Lui, il ne met pas en avant le blog à Mimile... (normal vu qu'il cartonne cf supra, enfin lui il ne met rien, son éditeur met en avant ces critiques dithyrambiques, je rectifie. J'y reviendrai à la fin pour ne pas me gâcher la découverte de l'intrigue. En effet le lecteur est sans doute assez intelligent pour se forger une opinion.)
*

ET UNE CITATION SUR UNE PAGE Shakespeare
ET DEUX CITATIONS GARY

( waouh, c'est l'artillerie lourde ! Shakespeare le dramaturge, Gary le double Goncourt)

(là je pense à mon pote Valéry Coquant qui a écrit des livres sur Romain Gary, hop un peu de pub, de rien Valère !)

Waouh, on attaque...
Très vite le narrateur découvre qu'il peut voler les ombres de ses congénères et ainsi capter une partie de leur âme. Il est enfant, son père est parti le jour de sa première colle au collège... La vie est difficile à la maison, mais on ne rentre pas dans le détail. Evidemment ce pouvoir le terrifie d'autant que les ombres causent et lui demandent de faire le bien... C'est la marche à l'ombre (niveau blague je repasserai, je la dédicace à Fred Delgove qui lira ce billet avec un ou deux amis)

Donc il décide de ne pas s'en servir...ça vaut bien la peine de mettre en avant un argument fantastique pour l'occulter dans les pages suivantes... hmm.

Les années passent, notre narrateur a rencontré une fille Cléa (il était gamin, il se sont fait des promesses), mais il ne l'a pas revu (je sens qu'il va la retrouver eh eh.)
Notre narrateur a usé de son pouvoir malgré lui, mais de façon soft (on ne lit pas du King), il est devenu médecin quand son pote d'enfance végète dans la boulangerie familiale où il s'ennuie parce que justement il voulait devenir médecin. Purée, je vous jure !!!
Heureusement que notre narrateur va parler au père pour le convaincre de libérer/ délivrer son fils de ses fournils et de son talent pour les chouquettes et autres éclairs au café...

Je ne raconte pas toute l'intrigue. Le taf de médecin est pénible, dur d'entretenir une relation, de poursuivre des études de médecine (ça je n'en doute pas une seconde) , on va à la mer avec le pote, avec sa petite amie qui en pince pour le pote (mais rassurez-vous, tout le monde en est conscient et tout le monde se respecte). On retrouve des traces du passé, il y a des péripéties, des remises en question, mais ne vous inquiétez pas, la plage ce n'est pas la montagne, la seule hauteur c'est le château de sable...

Voilà, l'histoire se lit, c'est agréable sans être transcendant à mon sens, parce que le héros est passe-partout, il plaira à tous. Parce que chacun y trouvera une part de lui. Mais au niveau de l'argument des ombres volées, je me demande en quoi elles servent réellement l'intrigue, elles la facilitent, je ne dis pas le contraire... Et l'histoire finit bien. Forcément.


Alors, on se demande ce que j'en ai pensé. J'aime qu'un livre me secoue, m'oblige à m'identifier au personnage, mais là la magie de l'ombre n'a pas réellement opéré. Je l'ai vite lu car le style est fluide, sans emphase, en me disant que Marc Levy offre à son lectorat une promenade agréable, sans danger, sans remise en question. Une bonne lecture de plage en somme car à la fin de la journée, la marée emporte le château et rend aux lieux leur platitude et on retourne à sa vie, peinard.