Wednesday, October 26, 2016

CADRES NOIRS, PIERRE LEMAITRE

Un cadre cinquantenaire au chômage, déconsidéré dans une société qui juge à l'aune du travail, de l'argent,
un cadre qui a accepté un métier manuel et se prend la tête avec son supérieur hiérarchique, un petit chef sans envergure.
Un cadre qui répond à une annonce...


Vous lisez et vous aimez ça, lire, c'est s'évader, plonger dans d'autres univers, éprouver de l'empathie pour des héros.
Cadres Noirs est une parfaite illustration de ce dernier critère.
Dès le départ, on est happés dans le quotidien de ce personnage banal, qui pourrait être vous, moi, chacun d'entre nous.
Alliant noirceur et cynisme, Pierre Lemaitre retranscrit habilement cette société qui part en vrille, où l'on vous déconsidère pour un rien, tandis que d'autres s'en mettent plein les poches.
C'est poignant, touchant, ce n'est pas du petit pain au chocolat à 15 CENTIMES.. C'est de la réalité, de celle qui fait mal, qui vous en met plein la figure, le genre de réalité que nos politiciens ignorent ou feignent d'ignorer. Celles qu'ils devraient découvrir au détour d'une lecture, s'ils prenaient la peine d'ouvrir quelques ouvrages de temps à autre.

Pierre Lemaitre est simplement brillant. Sur une trame archi simple, il parvient à nous brosser le portrait d'homo economicus, d'homo faber, tribus de ce nouvel ordre mondial que l'on nous promet.

L'action monte en intensité au fil des pages, à mesure que se prépare la prise d'otages destinée à tester des cadres afin d'envoyer le meilleur d'entre eux balayer une usine d'un coup de plan social.
C'est nerveux. Efficace. Du vrai thriller.
Et l'on tourne les pages avec avidité.


Puis vient la suite tout aussi prenante, jusqu'à la dernière page

Un livre sorti il y a quelques années déjà mais que l'on devrait faire lire à tous les donneurs de leçons.

J'ai envie de dire chef d'oeuvre social.

Wednesday, October 19, 2016

LEVIATEMPS, MAXIME CHATTAM


4 eme de COUV honteusement repompée

Paris, 1900. Guy de Timée, romancier à succès, vit pourtant dans les combles grinçants d’une maison close. Du jour au lendemain, il a tout plaqué. Femme, enfant, amis, réussite, il n’a plus supporté la pression, celle de réussir par tous les moyens, celle d’écrire ce qu’on attend de lui. Il a décidé de se lancer dans un roman policier qui plonge dans les bas-fonds de la civilisation, de ce Paris que le monde entier admire. Il veut être confronté au sang et à la violence. A la mort, qu’il appelle de tout son être. Elle va surgir au milieu de la nuit en la personne de Milaine, jeune prostituée du lupanar, assassinée dans des circonstances particulièrement étranges. Et si elle n’était pas la première ? Qui rode dans les rues de la capitale, dans l’ombre de l’Exposition Universelle ? Quel est le sombre dessein de ce tueur de femme, qui ne laissera bientôt derrière lui que des costumes de peau ? En compagnie de la mystérieuse Faustine, de l’inspecteur Perotti et d’Yoshito, un Japonais impressionnant, sumo déshonoré, Guy va tenter de le découvrir...


Je n'avais pas lu de roman de Maxime Chattam depuis quelques années.
J'avais adoré sa trilogie du mal la theorie Gaia, détesté le sang du temps...
Je me souviens surtout avoir discuté avec lui 45 mn au salon de Lens au début de sa carrière, sans personne dans les environs... RHHAAAA !!! on avait causé fantastique !

Et l'autre jour, j'ai succombé.
Car ce Léviatemps, je ne sais pas, je le lorgnais depuis un bout de temps et j'ai été plus que satisfait.
Ce livre, c'est une immersion dans le Paris de l'exposition universelle avec son argot, ses lieux sombres, ses bas fonds, ses cercles, mais c'est aussi et surtout une manière pour l'auteur de parler d'écriture.
C'est un livre qui parle de création, de contraintes : les contraintes sociales, les faux semblants et les envies...
L'envie d'exister par tous les moyens que ce soit pour le traqueur de tueur le dénommé GUY DE TIMEE, pour le Tueur lui même en quête d'immortalité quelque part.

C'est surtout la rencontre avec un tueur cinglé, une promenade en noir et sang dans les arcanes non du chaos mais de la capitale, des scènes dantesques, je pense à une certaine rencontre dans les égouts de Paris.

J'ai suivi avec un plaisir évident cette aventure et j'ai retrouvé l'auteur talentueux, adrénAline des débuts...

bREF VOUS L'avez compris : un livre hautement recommandé.