Depuis la disparition tragique de son compagnon, Sophie est folle. Elle a des absences dans sa vie, et durant ces absences, elle tue... Comme ce petit garçon dont elle avait la garde.
Une solution s'impose à elle, fuir, fuir le monde, fuir loin d'elle même...
Mais si tout ceci n'était qu'une partie de la vérité ?
Une femme sur le fil du rasoir, une première partie ardue qui plonge le lecteur dans le doute... Le déstabilise autant que l'héroïne.
Quelle tragédie a conduit Sophie à la lisière de la société ?
D'emblée, Pierre Lemaitre joue avec son public, le malmène. Crimes violents, femme perdue, on ne sait pas ce qui se passe. On en vient à s'interroger sur la véracité des faits. Sophie a-t-elle tué ? Rêve-t-elle ? on est là dans la suspension d'incrédulité si proche du fantastique classique (vous savez celui de la Peur de Maupassant, pas des Twilights et autres conneries du même genre).
Les pages se suivent, on est happé par cette cavale, cette femme qui tente de lutter, de ne pas sombrer...
Puis vient la seconde partie, comme une claque dans la figure ou plutôt une leçon magistrale d'écriture, un retournement inattendu.
Une autre façon d'appréhender le roman.
Pierre Lemaître sait jouer avec les nerfs de son lectorat, le confronter à la violence des hommes, à leur bassesse.
Il dépeint des personnages si justes qu'ils en sont troublants, un peu comme dans Cadres noirs (dont je vous avais déjà entretenu).
Une efficacité dans l'écriture, dans la mise en scène nous plonge dans une réalité détraquée, où les bons ne gagnent pas forcément, où le mal se terre, observe.
Mais le roman ne s'arrête pas là...
Je fais le choix d'une courte chronique car je ne voudrais pas déflorer l'intrigue.
En tout cas, on se trouve dans une thématique similaire à Juste UNE Ombre de Karine Giebel.
Deux livres dérangeants, deux livres efficaces, deux livres qui réduiront votre temps de sommeil.
Robe de Marié est un roman formidable à la construction impeccable.
Si vous ne l'avez pas encore lu, foncez.
Je ne mets plus de lien vers Amazon
donc pour le commander
ici
Des genres de l'imaginaire au policier, ne laissez pas la vilenie et la bassesse du monde vous contaminer, ouvrez votre esprit, votre âme.
Friday, June 29, 2018
Pierre Lemaitre, ROBE DE MARIE
Libellés :
harcèlement,
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robe de marié,
thriller
Friday, June 22, 2018
L'instinct Maternel, Barbara Abel, Editions le Masque
Pendant des années, Jeanne a vécu dans l'ombre de son mari fortuné Richard. Issue d'une famille modeste, elle a accepté les infidélités, les humiliations, jusqu'au jour où elle s'est emportée...
Alors qu'une nouvelle vie devrait commencer pour elle, c'est l'enfer qui va se révéler à sa porte. En effet, Richard l'a déshéritée au profit de sa maitresse...
D'une situation trop souvent vue dans la réalité, Barbara Abel va nous offrir un thriller époustouflant.
D'emblée, on se prend de sympathie pour Jeanne qui a voulu échapper à sa condition modeste pour épouser celui qu'elle pensait être un prince charmant. Las le temps érode les couples, l'amour s'étiole et l'égoïsme de chacun reprend le dessus. Jeanne ne reste avec Richard que parce qu'il lui offre une vie friquée. Richard ne reste avec Jeanne que parce qu'il ambitionne de faire une carrière politique.
C'est une situation très bien dépeinte, par petites notes subtiles, avec des répliques qui font mouche, des situations du quotidien que Barbara Abel, telle une entomologiste, dissèque. Non en les analysant, mais en les écrivant avec force détails.
Les personnages vite posés, la situation bascule avec le meurtre de Richard, puis la révélation de son ultime trahison.
Et peu à peu l'étau se resserre sur Jeanne, révélant ses failles, ses peurs viscérales : retourner là d'où elle vient. Le pire demeure cette appartenance à la "bonne société" où l'on se jauge, où l'on est méprisant pour ceux qui ne réussissent pas ou tombent.
Prisonnière de ce carcan, Jeanne bascule et on la suit avec horreur.
A l'opposé Suzanna la maîtresse portugaise représente ce que Jeanne a été autrefois (pauvre, isolée, immigrée), simplement elle porte en elle un enfant et dès lors pour Jeanne qui n'a pu donner la vie, les solutions s'imposent peu à peu...
Et à mesure que le piège se referme, Jeanne n'a plus de choix qu'une fuite en avant...
L'instinct maternel est un roman puissant.
Partant d'une situation banale en apparence, l'auteure nous entraîne dans un semi huis clos où l'instinct de survie est exacerbé, où deux femmes s'affrontent avec force. L'une pour son bébé, l'autre pour sauver son monde d'illusions.
C'est aussi un roman violent qui vous happe, vous révèle les parts de ténèbres.
Pour un homme, certains passages pourtant plus féminins prennent corps, font jour.
Vite dévoré, marquant, ce premier roman de l'auteur sorti en 2002 montre que Barbara Abel avait déjà un talent fou confirmé depuis par des romans comme derrière la haine, après la fin. Une patte subtile pour dépeindre les situations du quotidien et les transformer en cauchemar à domicile.
EXCELLENT
https://livre.fnac.com/a1295352/Barbara-Abel-L-instinct-maternel
POUR LE COMMANDER
(je ne mets plus de lien vers amazon)
Alors qu'une nouvelle vie devrait commencer pour elle, c'est l'enfer qui va se révéler à sa porte. En effet, Richard l'a déshéritée au profit de sa maitresse...
D'une situation trop souvent vue dans la réalité, Barbara Abel va nous offrir un thriller époustouflant.
D'emblée, on se prend de sympathie pour Jeanne qui a voulu échapper à sa condition modeste pour épouser celui qu'elle pensait être un prince charmant. Las le temps érode les couples, l'amour s'étiole et l'égoïsme de chacun reprend le dessus. Jeanne ne reste avec Richard que parce qu'il lui offre une vie friquée. Richard ne reste avec Jeanne que parce qu'il ambitionne de faire une carrière politique.
C'est une situation très bien dépeinte, par petites notes subtiles, avec des répliques qui font mouche, des situations du quotidien que Barbara Abel, telle une entomologiste, dissèque. Non en les analysant, mais en les écrivant avec force détails.
Les personnages vite posés, la situation bascule avec le meurtre de Richard, puis la révélation de son ultime trahison.
Et peu à peu l'étau se resserre sur Jeanne, révélant ses failles, ses peurs viscérales : retourner là d'où elle vient. Le pire demeure cette appartenance à la "bonne société" où l'on se jauge, où l'on est méprisant pour ceux qui ne réussissent pas ou tombent.
Prisonnière de ce carcan, Jeanne bascule et on la suit avec horreur.
A l'opposé Suzanna la maîtresse portugaise représente ce que Jeanne a été autrefois (pauvre, isolée, immigrée), simplement elle porte en elle un enfant et dès lors pour Jeanne qui n'a pu donner la vie, les solutions s'imposent peu à peu...
Et à mesure que le piège se referme, Jeanne n'a plus de choix qu'une fuite en avant...
L'instinct maternel est un roman puissant.
Partant d'une situation banale en apparence, l'auteure nous entraîne dans un semi huis clos où l'instinct de survie est exacerbé, où deux femmes s'affrontent avec force. L'une pour son bébé, l'autre pour sauver son monde d'illusions.
C'est aussi un roman violent qui vous happe, vous révèle les parts de ténèbres.
Pour un homme, certains passages pourtant plus féminins prennent corps, font jour.
Vite dévoré, marquant, ce premier roman de l'auteur sorti en 2002 montre que Barbara Abel avait déjà un talent fou confirmé depuis par des romans comme derrière la haine, après la fin. Une patte subtile pour dépeindre les situations du quotidien et les transformer en cauchemar à domicile.
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instinct maternel,
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