Sunday, August 19, 2012

Nuit noire, étoiles mortes

Stephen King, prolifique auteur américain, n'est plus à présenter.
Si l'homme est un romancier éclectique, il est aussi un auteur de nouvelles de talent. Ont ainsi été adaptées pour le cinéma Mist (brumes), chambre 1408...


L'un de ses derniers recueils sortis en France est NUIT NOIRE, ETOILES MORTES.
Malheureusement, celui-ci ne fait pas partie du meilleur de sa production. Dommage car la couverture était assez engageante !

Explications.

4 textes composent ce recueil

1922 : nous ramène dans les USA agricoles du XXème siècle.
Un fermier tue son épouse pour une question de terre... Aidé par son fils, il jette le cadavre dans un puits à l'abandon, mais rien ne se passe comme prévu. Taraudés par la culpabilité et le fantôme de Mme, il sombrera..

Bien sûr, il y a le côté documentaire, la vie dans les états ruraux avant la grande crise, il y a l'écriture ciselée... MAIS le texte comporte quelques longueurs et n'offre pas une grande nouveauté. Les rats qui interviennent évoquent Lovecraft...

Grand Chauffeur Tess est une auteure qui intervient devant des clubs de lecture. Un jour elle donne l'une de ses conférences et repart par un raccourci préconisée par l'organisatrice de l'évènement. Malheureusement, celui-ci s'avère un traquenard. Violée, laissée pour morte, elle décide de se venger... Son parcours sera sanglant.

King est un ardent opposant à la peine de mort (voir la ligne verte), pourtant ici, il met en exergue la loi du talion comme il le fera dans la dernière nouvelle du recueil. Alors il faut être logique jusqu'au bout, soit on est pour la peine de mort institutionnalisée, soit on est contre. Mais la loi du Talion est à mon sens pire que d'exécuter un vrai coupable. Bref Tess est certes une femme courageuse, il y a certes un problème de violence envers les femmes que ce soit aux States et dans le monde, mais... Il manque de "subtilité" dans le texte.

Extension claire Une histoire de pacte avec le diable. Le héros cancéreux rencontre le diable sur un bord de route. Il obtient quinze ans de vie supplémentaire, mais en échange, il bousille la vie idyllique de son meilleur ami (lequel lui a piqué sa copine il y a quelques années). King traverse l'histoire américaine des dernières années avec jubilation (enfin pour lui). Mais le texte est archiclassique, long...

Bon ménageDarcellen découvre que son mari est un serial killer (prononcez seriaaaaaall killlller) et un cas de conscience l'envahit. Le dénoncer au risque de bousiller la vie de ses enfants, l'accepter et risquer la damnation... Finalement, elle va le trucider. Là encore loi du Talion mise en exergue. c'est un très bon texte avec de bonnes réflexions, un personnage froid... Mais ça ne marche pas à 100 %.
Notamment la conclusion trop "morale ?"

Outre le fait que beaucoup de ses personnages sont accidentés, King rend avec Nuit noire, étoiles mortes, un recueil moyennement satisfaisant. C'est toujours aussi bien écrit, prenant, mais c'est long et parfois trop convenu. Bien sûr, il y a la volonté de montrer des gens ordinaires confrontés à l'extraordinaire, d'ancrer dans un contexte social... Mais les considérations pro-démocrates commencent à devenir un peu trop pesantes et le bonhomme n'est pas à une contradiction près (cf ma remarque sur la peine de mort). King a mûri, il est plus impliqué dans la société qu'au début de sa carrière. Toutefois, ce recueil ne restera pas son meilleur opus par manque de textes hyper puissants.



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