Tuesday, December 09, 2014

LE MANCHOT A PEAU NOIRE / PHILIPPE DECLERCK

Luc Mandoline est l'embaumeur. Un baroudeur qui s'est reconverti dans la thanatopraxie, mais qui n'hésite pas à faire le coup de poing quand il le faut.
Philippe Declerck nous offre le huitième tome déjà de cette série : cette fois, direction l'Afrique et ses conflits sanglants.



Pour ce huitième opus, l'embaumeur est passé au moyen format. Une couverture intrigante, une mise en page nickel chrome on reconnaît la marque de fabrique de la série.
Après une préface, un brin maladroite à mon sens, de Laurent Scalese, (l'auteur a un peu tendance à se mettre en avant au détriment du roman qu'il présente.* Et le pire c'est qu'il ne l'a pas fait exprès;) on entre dans le vif du sujet.



Luc Mandoline a besoin de thune, il intervient sur le cadavre d'un Africain. En le préparant, il fait le parallèle avec un autre corps sur lequel il a bossé quelques mois plus tôt. Une connexion établie, il met son meilleur pote flic sur l'affaire et les voici embarqués dans une histoire de meurtres en série parmi d'ex combattants ougandais.

Declerck met en scène un Embaumeur humain avec ses soucis de pognon, son envie d'aider une amie battue par son salaud de mari et son besoin de comprendre la mort. Cette fois Mandoline va être servi, les trois se complétant pour notre plus grand intérêt.
Mais la richesse du roman, c'est surtout le fond : l'Afrique, ses conflits, les compromissions de la France pour les matières premières... Dommage que ce ne soit pas allé encore plus loin de ce point de vue, parce qu'on en voudrait davantage ! Ok, c'est une série, mais il faut oser la sortir des sentiers battus.
(en parlant de battu, le mari d'Elisa est-il bien un pompier ??? )
Quelques rebondissements, une aventure qui se dépayse, Declerck ose l'exotisme et les questions sur les liens unissant nos puissants aux tyrans africains, le tout avec un Mandoline qui s'assied sur ces considérations.


Le manchot à peau noire est donc un embaumeur plutôt réussi, mais on en aurait voulu encore plus.


* Pour avoir deux fois déjà osé préfacer des oeuvres, je peux vous assurer que c'est un travail difficile. Il faut faire abstraction de qui l'on est, jouer les vrp. Et oser l'angle original d'approche, laquelle réside dans l'ouvrage. Pas dans sa propre personnalité.

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