Lorsque Leika est arrivée chez nous, elle ressemblait à une petite boule de laine, une mère câlin. Elle était là, nous suivant, aimante comme le sont les animaux à l'inverse de certains humains. Aucune contrepartie à cet amour, c'était là en elle... Naturel. Une relation instinctive, basée sur le contact.
Puis Leika a développé une allergie.
A quoi ?
On ne l'a jamais su. Les allergies des chats n'intéressent pas les labos, nous a expliqué le vétérinaire. Pas assez rentable. Cela pouvait être lié au poisson -oui, des chats sont allergiques au poisson y compris des boîtes, à des acariens.
Bref pendant un bout de temps, Leika est allée chez le véto, se faire injecter diverses substances, prendre des cachetons. Cela lui évitait de se gratter frénétiquement, car Leika souffrait tellement quand les crises la prenaient qu'elle s'est mise à s'arracher les poils.
Et puis vint le mois d'août 2009. La situation est devenue ingérable. La petite n'avait plus un poil sur le ventre, quasi plus sur la tête, vous la touchiez, elle était trempée de sa salive. La voir ainsi me dépitait.
Elle nous sautait dessus, s'agrippait...Elle souffrait. Dans la maison, dès qu'elle entrait, elle déféquait ou pissait, incapable de se contrôler. Pas possible de lui en vouloir, c'était ce mal qui la rongeait.
Ce mal aux accalmies imprévisibles...
Le 10, elle s'est mise à se jeter contre la fenêtre parce qu'elle voulait rentrer. Il y avait le bébé, on l'avait surprise plusieurs fois tentant d'aller dans sa chambre pour se lover contre lui. On ne l'a pas laissée entrer, en revanche on l'a gâtée, le repas du condamné.
Il a fallu prendre la décision. La piqûre. Ultime alternative.
A un moment, il faut arrêter de vouloir aller contre la Nature. De braver ses règles.
Le 11 au matin, j'ai conduit Leika chez le vétérinaire et je suis resté pour assister à sa "mise à mort" ou sa délivrance. Ce fut horrible, l'occasion de se poser un tas de questions. S'il y a quelque chose au dessus de nous, est-ce qu'il me comprendrait ? Je me suis dit qu'un jour ou l'autre, il faudrait se justifier. Quand ce jour viendra, je dirai que je n'étais qu'un homme.
Aujourd'hui encore, quand j'y repense, je m'en veux. Mais d'un autre côté, je me dis que j'ai abrégé le calvaire de cette pauvre bête qui n'avait rien demandé à personne.
On va me dire qu'il y a pire dans le monde, pauvres humains etc...
Mais l'homme peut faire des choix que les bêtes ne font pas.
Leika était une chouette chatte, je ne l'oublie pas.
2 comments:
J'aurais une grande pensée pour elle.
Selon moi, lui éviter de souffrir était une belle preuve d'amour de ta part.
Condoléances, Jess. :(
(Pour avoir dû faire face à ce type de choix, je sais que c'est tout sauf évident...)
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