Friday, July 16, 2010

SHREK 4 : Il était une fin


Quand Shrek a débarqué sur les écrans, j'ai enfin retrouvé le plaisir d'aller voir un "dessin animé" au ciné.
Le passage où la princesse Fiona chante et fait exploser le malheureux oiseau est pour moi un moment du film qui trahissait bien ce que je n'aime pas dans les Disney. Vous savez, ces chansons que l'on se fade de temps à autre, histoire de faciliter la narration.
Shrek, c'était le politiquement incorrect, un ogre qui pète, est râleur, forcément, ça m'emballait.
Puis il y a eu les suites, d'abord l'arrivée au royaume de fort fort lointain où l'on rencontrait le chat botté, caramba ! Une bonne suite, un peu en dessous du précédent...
Et l'horrible numéro 3, peu intéressant à mon sens... Pas assez mûri ? Volonté de faire une énième suite et qui gâchait l'ambiance.

Dans le numéro 4, on retrouve nos personnages : Shrek, l'âne, le chat botté, Fiona et... les marmots.
Car c'est bien là que le bât blesse, Shrek en a par dessus la tête de se coltiner les couches, les potes qui débarquent tous les soirs, le train-train d'une vie de famille ordinaire. Il rêve de retourner en arrière, d'individualité... Et c'est là qu'intervient Tracassin, infâme nain magicien.
Shrek bascule dans un univers où il n'est jamais né et où il devra tout faire pour reconquérir Fiona sinon il cessera d'exister.

A mon sens, il y a dans le numéro 4 de Shrek ce qui faisait défaut dans le trois, à savoir l'empathie pour l'ogre vert. On ne peut qu'être ému par ce gros personnage confronté à la vie de famille en ce qu'elle a de plus pénible, les corvées quotidiennes, l'impression de diluer la personnalité. C'est là le point fort du film. Ce regard sans fioritures jeté sur nos aspirations (la famille ou notre personnalité profonde, est-il possible de concilier ces deux visions antagonistes ?)
A côté, on retrouve aussi l'humour , humour jouant sur le décalé, sur le monde parallèle...
L'âne est toujours aussi pénible et il est marrant de voir Shrek essayer de gagner son amitié... en chantant !
Le chat botté et ses kilos superflus en quête de gloire sont bidonnants.
Et que dire des autres personnages secondaires dont le rôle a évolué ? Car les scénaristes ont vraiment exploité leurs personnages.
Bref avec Shrek 4, Dreamworks a renoué avec le géant vert des débuts, son personnage irrévérencieux. Simplement dans cet opus, Shrek réalise qu'il a atteint le stade des responsabilités, qu'il lui faut grandir... Les scénaristes portent un regard lucide sur la famille d'une part et nos aspirations égoïstes de l'autre côté.

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