Wednesday, October 19, 2011

L'Antilégende de Fabien Clavel

Fabien Clavel est un auteur sympathique croisé sur plusieurs salons. Je me souviens notamment d'un gros délire à propos d'un gnomon avec son comparse Colin Marchika, lors de l'éphémère salon du livre de fantastique / sf de Douai. Depuis Fabien a beaucoup écrit (des romans adultes, quelques uns en jeunesse notamment chez Baam)


Je lorgnais depuis un bout de temps sur son Antilégende...

l'histoire : L'Antilégende met en scène Don Juan. Un Don Juan  revenu des enfers et enquêtant sur le meurtre de ses innombrables maîtresses afin de laver son honneur.

L'histoire de l'antilégende a tout pour séduire... Enfin sur le papier...
Car si Fabien Clavel a une jolie plume, très descriptive, usant du mot juste, visuelle. Si la couverture est intrigante et  réussie, si le pitch est accrocheur, s'il a fait de son roman l'occasion d'expérimenter l'extratextualité - on va ainsi rencontrer Don Quichotte, Cyrano de Bergerac, Manon Lescaut, Gulliver, Munchausen, les trois mousquetaires, Milady...- l'intrigue devient vite lassante .
Personnage de fiction et donc prisonnier de sa condition, Don Juan reste un fieffé connard (oups) tout le long du livre. Il claque des doigts, séduit chaque femme rencontrée, pire que James Bondn reste imbu de sa personne. Sganarelle, son valet, se pose des questions mais comme dans la pièce de Molière n'évolue pas non plus, ne remet jamais en question l'autorité du maître. C'est un veule, un lâche qui finit par ne susciter que l'indifférence. Et c'est justement cette non évolution qui m'a vraiment gavé sur la longueur.
L'enquête devient le prétexte à voyager de la lune (oui vous avez bien lu) à Venise, surtout une justification pour rencontrer les héros que Fabien Clavel apprécie en bon littéraire. Les rencontres avec les méchants se soldent par des centaines de morts embrochés, ressuscités pour certains par la suite... ON est dans l'univers de la fiction ne l'oublions pas ! Tout devient possible.
Bref, si Fabien Clavel s'est fait plaisir, un vrai trip ; en tant que lecteur, je suis resté au bord du chemin. J'ai poursuivi ma lecture jusqu'à son terme avec beaucoup de mal (non pas pour le style, je le répète), mais bel et bien parce que l'intrigue ne suscitait en moi aucune empathie, des aventures vite oubliées...
Pour une rencontre avec l'univers de Fabien Clavel, je crois que je me suis trompé de roman. J'essaierai sans doute l'un de ses romans jeunesse par la suite.




Mais pour l'heure, je préfère oublier l'Antilégende. Dommage...

Livre acheté en solderie.

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