Sunday, June 06, 2010

LES MEDIOCRES par Valéry Coquant

Aujourd'hui, j'ai eu envie de vous parler d'un livre coup de poing dans la G...

Vous le savez, c'est ce qui me plaît en littérature, l'histoire qui reste, les sentiments justes, l'histoire qui me touche et basta. Si j'oublie le livre, c'est que l'auteur n'a pas su faire son "boulot".
Le style grandiloquent qui cache souvent le vide de l'intrigue (exemple les descriptions des machines chez Zola dans la Bête Humaine), l'intrigue destinée à un public restreint ayant les mêmes références me rebutent.
Quelque part, j'ai conservé mon côté gamin en quête de belles histoires.

Faisons simple :
Le livre qui a retenu mon attention s'intitule les MEDIOCRES, il est de VALERY COQUANT, a été publié aux EDITIONS SAINT MARTIN, un petit éditeur du Nord.
Les médiocres, c'est l'histoire de Jean Valère, un humble. Un gars du Nord. Vous savez le département dont on se fout souvent parce qu'il a hérité d'un lourd passif ?
Fils d'un salarié qui avait su s'élever dans la hiérarchie sociale en montant son commerce, Valère a assisté au naufrage de son père (faillite/ alcoolisme / mort brutale) et à son tour, il connaît la galère lorsque ses agences immobilières doivent déposer le bilan. Pourtant sa mère aurait voulu qu'il se fonde dans le moule de l'emploi assuré, elle l'avait prévenu. Elle ne comprend pas son entêtement...
Bien vite, Valère se rend compte que les juges du tribunal de commerce ne sont pas très cleans, que ce sont en fait des charognards décidés à préserver leurs intérêts, qu'ils sont des médiocres et Valère va péter les plombs. Il va partir en lutte contre le système. Meurtres, séquestration, il va passer de l'autre côté de la barrière, de la frontière. Pourra-t-il survivre à la traque impitoyable qui s'organise  pour préserver l'ordre établi ?
Efficace, direct à l'âme, les Médiocres c'est tout cela à la fois. Valère suscite l'empathie car c'est n'importe qui, le quidam qui a envie d'y arriver et pourtant les freins sont nombreux dans ce pays. Les remarques de la mère trahissent un état d'esprit, celui d'une société sclérosée. En train de crever ? Un pays sur le déclin ? Les juges du tribunal sont des petits notables installés, vivant dans la cooptation, les petites magouilles entre gens bien...
Et pourtant tandis que l'intrigue se déroule, tandis que Valère s'aperçoit d'une certaine vacuité de son combat, on ne peut s'empêcher de se demander si le moule n'a pas déjà contaminé ce personnage. Le besoin de fric n'est-il pas la seule chose qui l'obsède ?
Un très bon petit polar, le reflet de notre société, l'occasion de se poser un paquet de questions.
AUX EDITIONS SAINT MARTIN

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