Friday, May 12, 2017

Maîtres du jeu, Karine Giebel.

De trop nombreux lecteurs considèrent la nouvelle comme un genre mineur.
En effet, ils pensent que le roman est noble, nécessitant des centaines de pages,gage d'une histoire bien développée.
Ce discours, je l'entends assez souvent en dédicace.

La nouvelle, elle, serait une idée jetée sur le papier mais ne nécessitant pas ces centaines de pages...

ILS SE GOURENT !!!

La nouvelle, c'est un genre à part, celui qui demande la concentration de l'intrigue en un espace utile de développement. En peu de pages, vous devez poser vos personnages, développer l'intrigue et conclure, si possible avec une chute, source de frustration. L'idée est, selon moi, de laisser une liberté au lecteur que le roman lui dénie.
Des nouvelles ont produit d'excellents films quand des romans ont fourni des daubes.

Lors du dernier salon du polar, j'ai pris à KARINE GIEBEL , Maîtres du jeu. Un livre à 2,9 euros paru chez pocket et contenant deux nouvelles, peut -on parler de recueil ?
Oui.


post mortem et j'aime votre peur sont donc les deux nouvelles composant ce recueil.

Dans la première, une actrice reçoit d'un admirateur une maison en héritage.
Après avoir affronté une famille en partie hostile, elle décide de s'y rendre avec son mari, un raté de première.
C'est du Giebel, imprévisible, plein de rebondissements avec des personnages riches en noirceur.
C'est efficace, on sent le crescendo, mais en une phrase Karine Giébel vous claque la tête au sol quand vous ne vous y attendez plus.
Certes le thème peut paraître classique, mais la narration est brillante, l'histoire suffisamment tordue pour vous la faire apprécier.
EXCELLENT

J'aime votre peur, met en scène un tueur en série échappé de l'asile où on l'avait enfermé et réfugié au sein d'une colonie pour enfants déficients mentaux.
Là encore, Giebel met en scène des héros torturés, tordus... Violent contraste avec ces enfants innocents.
L'intrigue monte, le malaise aussi...
Les retournements se succèdent, preuve que ce n'est pas la longueur du texte qui fait, mais l'efficacité du metteur en scène, en l'occurrence l'écrivain.
Si j'avais senti la fin venir, ce qui atténue un peu mon plaisir, Karine Giébel confirme (si besoin en était !) qu'elle est une écrivain talentueuse, méritant sa place au firmament des auteurs français de thriller.

Novelliste et romancière, avec ses deux textes, Karine Giebel nous offre un concentré d'adrénaline à un prix sympathique.


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