Patrick Süskind est l'auteur du chef d'oeuvre le Parfum, un roman qui a été l'objet d'une adaptation au cinéma.
Lu au lycée, il est de ces oeuvres que l'on n'oublie pas car il reste ancré en vous... Comment un roman peut-il aussi bien mettre en valeur l'odorat ? Si ce n'est parce que l'auteur a du talent, qu'il crée un monde ?
C'est fort curieux que j'ai découvert Le Pigeon dans mon furet du Nord. Petit livre, n'ayant en guise de quatrième de couverture que le début de cette novella de 88 pages (car on ne parlera pas de roman vue la taille) et une apparente critique satisfaite d'une dame au Figaro, je me suis laissé tenter et dans les heures qui suivirent je l'avais dévoré...
L'histoire : Jonathan Noël est un homme ordinaire, un homme désireux de se fondre dans la masse et d'y demeurer. Casanier, coulé dans le moule de l'habitude, il occupe seul un logement sans prétention. Jusqu'au jour où en sortant de chez lui, il croise dans le couloir un pigeon. Dès lors ses certitudes vacillent, sa réalité tranquille s'ébranle et la journée de Jonathan va accumuler les mésaventures.
Soyons clair : enfin soyons Jess (hihi), le pigeon est formidablement bien écrit, le style vous emporte, on suit Noël avec une curiosité mêlée d'étonnement voire de révolte contre un Monsieur aussi insignifiant, aussi banal. Pourtant le déclenchement de la """""métamorphose"""" est un peu difficile à accepter surtout si l'on a l'habitude de lire du fantastique où cela est beaucoup mieux fait que dans cette oeuvre de littérature blanche. Ici l"apparition du pigeon prend des proportions faramineuses dès le début et le lecteur ne saisit pas le pourquoi du comment, manque de préparation. L'accumulation de mésaventures va révéler Noël sous son vrai jour, on se surprend peu à peu à éprouver de l'empathie. Dans cette oeuvre Süskind révèle la solitude des gens vivant dans les grandes villes, leur égoïsme... Des personnalités les unes à côté des autres, marchant comme des marionnettes. Des personnalités parfois fissurées comme ce brave Noël...
Si le Pigeon n'atteint pas le sommet du Parfum, il s'avère une oeuvre distrayante à défaut d'être exceptionnel, une oeuvre sans véritable prétention, une novella pour un trajet en train ou en métro.
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