Thursday, March 01, 2012

CORNES de JOE HILL

Du fantastique traduit par un grand éditeur français ?
Euh oui car Joe Hill n'est pas n'importe qui, c'est le fils de Stephen King.
Pour l'heure les éditions JC Lattès ont traduit deux de ses romans Le Costume du Mort et Cornes, et un recueil de nouvelles Fantômes, lequel avait été publié auparavant par une maison de small press.





Jusqu'ici je m'étais plutôt montré réservé sur les ouvrages de Hill. Le Costume du mort virait bondieuserie et Fantômes ne recelait que quelques pépites dont l'histoire de cet enfant ballon.

A l'inverse Cornes m'a transporté et plutôt emballé dans l'ensemble.

L'histoire. Merrin et Ig vivaient heureux depuis leur adolescence, ils avaient même prévu de se marier... Jusqu'à ce que Merrin propose à Ig de coucher avec d'autres filles le temps qu'il aille en Angleterre. Quant à elle restée aux States, elle voulait connaître d'autres garçons.
Mais Merrin est morte. Violée, assassinée le soir où ils se sont disputés à ce propos...
Depuis Ig traîne son désespoir entre non amour et alcool...
Et un matin des cornes lui poussent.
Des cornes qui lui permettent de capter les pensées des autres... Des pensées plutôt sombres.

Et en un chapitre très court, Hill nous plonge dans une histoire dingue. Car Ig va s'en prendre plein la figure. Les gens qui l'aident le pensent coupables, lui disent ce qu'ils ressentent à son égard. Et en même temps que Hill, on perçoit ces faux semblants, ces coups de poing dans la tronche... Cette famille qui soutient en façade mais n'en pense pas moins. 
On ressent de l'empathie pour ce héros qui va découvrir l'incroyable vérité sur le meurtre de celle qu'il a aimée.

Hill utilise des flash backs très bien placés. Il nous fait pénétrer l'intimité de Ig, de Merrin. On y croit. C'est de l'histoire banale d'un couple qui s'est aimé trop tôt  et dont la fille a peur... Peur de perdre l'autre parce que dans notre société la comparaison et le temps ne sont pas compatibles, peur d'autres évènements... Les révélations, les coups de théâtre s'enchaînent. On reste pantois et terrifié pour le héros. Et puis il y a Lee, le soi-disant bon copain qui traîne autour du couple parce qu'il ne pense qu'à sauter Merrin. C'est le genre de serpent que l'on ne voudrait pas avoir près de soi, mais qui existe, le genre de faux amis dont on se débarrasse volontiers car ils sont la fausseté incarnée. Lee est en outre un sociopathe et le tour de force de Hill, c'est de nous faire pénétrer dans son esprit d'ordure...
De nous faire douter des évènements, sur la façon dont ils se sont produits...
Merrin l'a -t-elle allumé ? Se fait-il un film ? 

Je pourrais aussi vous parler des magnifiques scènes avec les serpents... Des scènes visuelles et gracieuses.
Mais je concluerai sur la fin qui est soudain devenue un peu trop fantastique. Peut-être ne l'ai-je pas totalement comprise, peut-être suis je passé à côté de symboles... 

Pourtant, en comparaison du costume du mort qui démarrait bien , Cornes est un ouvrage que je vous recommande vraiment...
Une très bonne lecture. 

(livre acheté en librairie)

Prochaine lecture : DOME TOME 1, de Stephen King. 


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