Ils me titillent les méninges et je les appelle littérature adrénaline. On y plonge, on s'en prend plein les mirettes.
Au vu de sa quatrième de couverture, le Projet Bleiberg aurait donc dû me séduire... Cependant, j'en ressors assez mitigé.
L'histoire :
Pendant la seconde guerre mondiale, des chercheurs expérimentent divers traitements sur des prisonniers des camps de concentration. De nos jours, un ex trader alcoolique et dépressif, Jay Novacek, voit débarquer deux émissaires de l'armée pour lui annoncer le décès de son père parti du domicile familial lorsqu'il était enfant... La mort brutale de sa mère, la remise d'une clef avec une croix gammée, l'arrivée de la CIA dans sa vie, vont le faire basculer dans un monde des complots avec société secrète, agent du mossad et tutti quanti...
Sur le fond :
Dans son roman, Khara mêle l'histoire avec l'action. En effet, les chapitres sont courts, les péripéties s'enchaînent, on est dans l'esprit page-turner. Des flashs backs, des intrigues qui se recoupent : l'auteur maîtrise la technique narrative à n'en pas douter...
Mais, en ce qui me concerne, ça n'a pas marché. (je sens que je vais me faire des copains moi.!.)
Les chapitres historiques m'ont plutôt emballé, même s'ils manquent à mon humble avis de quelques détails supplémentaires, de petites anecdotes bien cherchées qui pourraient emporter l'adhésion totale du lecteur. J'ai même regretté qu'il n'y ait pas davantage de retours en arrière, de clefs livrées au lecteur que j'étais.
Je suis en revanche plus dubitatif sur le fil narratif mettant en scène Novacek, Morg, l'agent du Mossad et le chaperon de Novacek. Novacek est déprimé, alcoolo, et hormis une crise de delirium tremens à un moment donné, l'occasion d'introduire une scène vaguement érotique, il a plutôt une bonne condition physique, notamment lorsqu'il se frite avec des tueurs.
Morg, l'agent du Mossad, est l'élément efficace par excellence. Tueur froid, oeuvrant parce qu'il a derrière lui une armée de plusieurs millions de morts (cette réplique m'a paru cliché, désolé), il ne doute pas... On dirait l'agent Zhiva David du NCIS avant qu'elle n'obtienne la nationalité américaine.
Quant au chaperon de Novacek, elle titille sa libido, commet des gaffes, se veut cassante parfois... Bref, là il y a une faille. Sans être parfaite, elle aurait pu être plus importante dans l'intrigue, plus pro et le roman aurait gagné en crédibilité.
Les péripéties s'enchaînent, le méchant consortium qui a amené Hitler au pouvoir, abat ses cartes, envoie ses pires séides à l'abattoir. Et là, on se demande longtemps pourquoi...
Quant au dénouement, l'attaque de la grande base des méchants, par trois (enfin deux agents secrets et demi), elle m'a paru trop facile. Bon sang, les mecs vont lancer une attaque d'envergure et la sécurité de leur base est médiocre !
Et la dernière page tournée, j'avoue être resté sur ma faim.
SPOILER : Marier Novacek et son chaperon m'a dépité. On a une femme qui est une agent secret, qui abandonne tout cela pour épouser Novacek et fonder une gentille famille... Ca fait très consensuel.
Clairement, je vois BLEIBERG comme un roman introductif, l'occasion d'amener un héros, agent du Mossad au passé tourmenté dans une lutte contre une société secrète oeuvrant depuis plus de 80 ans (le consortium existe au moins depuis 1924 dixit le roman), mais il va vraiment falloir que les prochains tomes justifient le pourquoi de ce travail de l'ombre sur une si longue période. Bref bon courage, Monsieur Khara. Il y a vraiment des choses très bien dans votre roman, (les passages historiques), mais pour le reste, évitez le cliché politiquement correct, la bien pensance.
Soit dit en passant, ceci n'est que ma chronique avec mon ressenti de lecteur. Le livre a super bien marché, il va être adapté en film. Bonne continuation.
LIVRE ACHETE EN EDITION FRANCE LOISIRS.
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